(New York) Les marchés financiers sont devenus si fascinés par les tweets du président Donald Trump que J. P. Morgan a créé un indice pour aider à évaluer la volatilité qu’ils engendrent.

Les stratèges de la banque ont développé l’indice « Volfefe » en mesurant quels messages de M. Trump sur Twitter avaient provoqué de fortes fluctuations des rendements du Trésor, l’un des marchés les plus suivis au monde, qui influence sur les prix des actions et de presque tous les autres investissements. Selon J. P. Morgan, l’indice, dont le nom rappelle le tweet « covfefe » de Trump, montre que les messages du président expliquent une « fraction mesurable » de la volatilité, en particulier sur le marché des taux à plus court terme.

M. Trump est devenu plus actif sur Twitter ces derniers temps, avec une moyenne de plus de 20 tweets et retweets par jour, contre cinq au début de 2017. Cela signifie que la possibilité de voir un tweet faire réagir les marchés est plus grande, bien que seuls certains des messages eux le fassent. Ceux qui ont la plus grande influence sur le marché se concentrent sur le commerce et la Réserve fédérale, et J. P. Morgan ajoute qu’ils incluent souvent les mots « Chine », « milliards » et « excellents ».

Les tweets de M. Trump sont souvent publiés vers midi sur la côte Est et peuvent causer beaucoup d’indigestion. Par exemple, le 1er août, M. Trump a envoyé un tweet à 13 h 26, annonçant qu’il étendrait les tarifs à pratiquement toutes les importations chinoises.

Le tweet a provoqué une onde de choc sur les marchés et a accru la crainte de voir la guerre commerciale propulser l’économie dans une nouvelle récession. Les prix d’à peu près tout, des bons du Trésor aux actions, en passant par l’or, ont effectué un virage en « U » immédiatement après l’annonce.

Les actions font essentiellement du surplace depuis. Même si l’indice S&P 500 a perdu plus de 2,5 %, l’indice il ne se situe que 1,5 % en deçà de son record de la fin juillet. Le S&P 500 surpasse également d’environ 40 % son niveau précédant l’élection de M. Trump en 2016.

Mais le marché obligataire a davantage souffert depuis. Les rendements des bons du Trésor chutent lorsque les investisseurs s’inquiètent de la faiblesse de l’économie et de l’inflation, et le rendement des bons de 10 ans a reculé à 1,61 %, par rapport à 1,94 % quelques instants avant le tweet du 1er août.

Le rendement des bons du Trésor américain de 10 ans a chuté jusqu’à 1,42 % la semaine dernière, son plus bas niveau depuis l’élection de Trump, qui a propulsé à la hausse les rendements et les cours des actions.