(Ottawa) L’inflation s’est établie sur la cible idéale de la Banque du Canada pour un deuxième mois consécutif en juillet, offrant ainsi une stabilité des prix qui ne devrait pas peser lourd dans la décision que cette dernière doit prendre le mois prochain à propos des taux d’intérêt.

La variation des prix a été de 2 % en juillet, a révélé mercredi Statistique Canada, un résultat qui se situe au milieu de la fourchette oscillant entre un et 3 % de la banque centrale.

Par rapport à l’année précédente, les consommateurs ont payé moins cher en juillet pour l’essence, les services internet et l’hébergement des voyageurs, a souligné le rapport de l’agence fédérale.

Le portrait a été différent dans d’autres domaines, notamment du côté des légumes frais, où la hausse des prix a été de 18,9 % comparativement à juillet 2018. L’indice des prix à la consommation (IPC) a également grimpé d’une année à l’autre pour l’assurance automobile et les véhicules.

La lecture de Statistique Canada en juillet s’est avérée légèrement supérieure aux attentes des économistes.

Royce Mendes, économiste à la Banque CIBC, a déclaré que la performance de juillet était notamment attribuable à une flambée temporaire des tarifs des compagnies aériennes qu’il a attribuée à un changement méthodologique au sein de l’agence fédérale. Cela s’est également produit l’année dernière, a-t-il souligné.

« La hausse de l’inflation ne changera pas grand-chose à la façon de penser de la Banque du Canada », a indiqué M. Mendes.

L’économiste a ajouté que la banque centrale était davantage préoccupée, pour le moment, par la croissance économique, les conséquences de la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine et l’affaiblissement de la conjoncture mondiale que par les risques pesant sur les perspectives d’inflation. La prochaine réunion de la banque centrale est prévue pour le 4 septembre.

L’économie canadienne a continué de bien se comporter malgré les préoccupations internationales croissantes.

Le rapport a également souligné que l’inflation sous-jacente, qui exclut les produits volatils tels que l’essence, avait une fois de plus été près de la cible de la Banque du Canada en juillet.

Certains économistes ont prédit que le gouverneur de la banque centrale, Stephen Poloz, allait abaisser les taux d’intérêt cet automne et peut-être dès le 4 septembre en raison de la détérioration de la conjoncture économique mondiale. Ailleurs dans le monde, certaines banques centrales ont déjà commencé à opter pour un assouplissement monétaire.

L’économiste en chef de la Banque de Montréal, Douglas Porter, a estimé que la lecture dévoilée mercredi par l’agence fédérale « atténue les risques d’une surprise en septembre », mais que cela pouvait être différent en octobre.

« L’inflation au Canada demeure remarquablement stable et près de la cible de la Banque du Canada et semble rester au même niveau », a écrit M. Porter dans une note de recherche.

Un examen plus attentif des données pour juillet indique que la chute des prix de l’essence a été moins prononcée d’une année à l’autre en juillet par rapport à la lecture du mois précédent. En omettant les prix à la pompe, l’agence a indiqué que l’inflation annuelle avait été de 2,4 % en juillet.

Les prix, selon le rapport, ont augmenté dans les huit principales catégories suivies par rapport à l’année précédente.

Par région, l’inflation a été moins prononcée au Manitoba et en Colombie-Britannique. La hausse des prix a été de 2,2 % au Québec, de 1,7 % au Nouveau-Brunswick, de 1,8 % en Nouvelle-Écosse et de 1,1 % à l’Île-du-Prince-Édouard.