(Montréal) Montréal va mieux qu’il y a cinq ans. Montréal a même accentué son importance économique par rapport au reste du Québec.

Ces conclusions viennent de l’Institut du Québec, qui dévoile sa quatrième édition de « Comparer Montréal ». La métropole québécoise est alors comparée à 14 villes de même taille en Amérique, ainsi qu’au reste du Québec sous des aspects comme la qualité de vie, l’activité économique, la productivité et autres.

Du positif

La croissance économique y est beaucoup plus forte qu’en 2014, soit une croissance du PIB de 3,4 % en 2018 par rapport à 1,8 %.

Parmi les points forts de Montréal, l’Institut note la croissance économique, la qualité de vie et la création d’emplois plus forte que dans le reste du Québec.

« Il y a beaucoup de villes et de régions du monde dont la croissance économique est bonne, mais il y a aussi un choix, dans les dernières années, qui a été fait de secteurs d’activité porteurs, qui font en sorte que Montréal se démarque quand même assez bien » maintenant, a indiqué le coauteur de l’étude, Jean-Guy Côté, en entrevue avec La Presse canadienne.

Il cite en exemple l’intelligence artificielle, les technologies de l’information et les investissements étrangers. « Le choix des industries du passé paie maintenant », a conclu M. Côté.

De même, « l’innovation semble enfin décoller » avec bon nombre de diplômés en sciences, en génie, en technologies et mathématiques.

En matière de qualité de vie, Montréal continue de trôner parmi les meilleures ; elle n’est devancée que par Vancouver. Suivent Minneapolis, Toronto, Portland, Denver, Seattle et San Francisco. Le faible niveau d’inégalités y est pour beaucoup, de même que la qualité de l’air et le développement du transport en commun.

Le poids de Montréal

Fait méconnu : en 2018, l’Institut a noté que 33 400 emplois ont été créés à Montréal, tandis que le reste du Québec a connu une baisse de 19 100 emplois.

Est-ce à dire qu’un clivage commence à se dessiner entre Montréal et le reste du Québec ?

« Depuis l’année passée — et même je pense, sous réserve, l’année précédente — il y a une création d’emplois qui se passe à Montréal beaucoup plus qu’ailleurs au Québec », illustre M. Côté.

Montréal compte 50 % de la population, mais est la source de près de 52 % des revenus des gouvernements, souligne-t-il dans l’étude d’une soixantaine de pages.

« Si les courbes démographiques et économiques restent les mêmes, l’élargissement va s’agrandir. Si Montréal continue à récolter un plus gros pourcentage de la part de l’immigration qu’actuellement, l’écart risque de s’accélérer, parce que l’immigration est quand même un moteur de la croissance économique », souligne M. Côté.

À améliorer

Parmi les points à améliorer, on note la productivité, la faible qualification des travailleurs et la proportion moindre de diplômés universitaires par rapport à d’autres grandes villes nord-américaines.

Dans son étude, M. Côté qualifie même de « boulet » la qualification des travailleurs. Parmi les solutions qu’il identifie : lutter encore contre le décrochage et mieux former en entreprise.

Pour ce qui est du nombre de diplômés universitaires, « on s’est amélioré » mais d’autres grandes villes aussi. « Les autres aussi courent très vite. »

La productivité moindre continue d’être un casse-tête. « Il y a eu une légère croissance de la productivité, mais comparativement à d’autres endroits, ça ne va pas vite. On reste dans le bas du classement. On n’a pas de réponse exacte à savoir pourquoi. Une des réponses qu’on a, c’est justement la diplomation et la qualification des gens en entreprise. »

L’Institut est issu d’un partenariat entre HEC Montréal (Hautes études commerciales) et le Conference Board du Canada. Pour les fins de la recherche, l’Institut collabore avec Montréal international et la Chambre de commerce du Montréal métropolitain.