La prochaine ronde de résultats trimestriels et de mises à jour des perspectives d’affaires des entreprises en Bourse américaine s’amorce cette semaine, à mi-parcours d’une année encore tourmentée sur les marchés d’investissement.

Ces résultats seront sous surveillance alors que se multiplient les indicateurs de ralentissement économique, sur fond de guerre commerciale sans précédent entre les États-Unis et la Chine.

Aussi, ces inquiétudes incitent les principales banques centrales, dont la Réserve fédérale américaine (Fed), à faire miroiter la possibilité d’une prochaine baisse « préventive » des taux d’intérêt.

« Les prochaines semaines nous diront si les bénéfices des sociétés répondront aux attentes des participants aux marchés. Les commentaires et orientations des entreprises devraient être particulièrement intéressants, car ils devraient nous aider à mieux évaluer les véritables conséquences de la hausse récente des tarifs douaniers entre les États-Unis et la Chine », résume Martin Lefebvre, chef des placements et stratège des marchés chez Banque Nationale Investissements, dans son plus récent bulletin financier.

Cette semaine, les banques américaines seront les premières entreprises d’influence à monter sur scène avec leur compte rendu d’affaires et leurs perspectives pour la seconde moitié de l’année.

Elles seront accompagnées de quelques entreprises non financières, comme Alcoa (aluminium) et Union Pacific (rail), ainsi que Microsoft, eBay et Netflix.

Sur la Bourse canadienne, où la période des résultats trimestriels est décalée d’une semaine ou deux par rapport à la Bourse américaine, le transporteur ferroviaire Canadien Pacifique sera le premier – et seul – en scène cette semaine parmi les entreprises de grande capitalisation.

Parmi les analystes, on s’attend à des revenus encore en hausse de 12 % aux environs de 1,97 milliard de dollars, ce qui devrait propulser le bénéfice net en hausse de 34 % à 586 millions.

Attentes abaissées

Entre-temps, où en sont les attentes des analystes ?

Pas très reluisantes, d’après les sondages menés auprès des analystes, des stratèges et de certains gros investisseurs.

En tenant compte que plus des trois quarts (82 %) des entreprises de l’indice S&P 500 qui ont révisé leurs prévisions de résultats en cours de trimestre les ont révisés à la baisse, d’après l’agence Bloomberg.

À la fin de la semaine dernière, la moyenne des prévisions d’analystes pointait vers un repli d’environ 2 % des bénéfices des entreprises du S&P 500 lors du deuxième trimestre 2019, par rapport à la même période un an plus tôt.

Si cette baisse devait se confirmer, il s’agirait d’un premier trimestre de repli annualisé des bénéfices des entreprises du S&P 500 depuis trois ans.

De plus, si le repli des bénéfices attendu au deuxième trimestre devait perdurer au troisième trimestre, ça pourrait signifier que la Bourse américaine entre dans une « récession des bénéfices ».

Or, à défaut d’interventions plus décisives des banques centrales pour restimuler l’économie avec des baisses de taux, l’avènement d’une récession des bénéfices a souvent précédé un épisode baissier en Bourse. 

Dans une note publiée la semaine dernière, François Trahan, stratège des marchés chez le groupe financier UBS, avertit ses clients que « l’historique des marchés boursiers montre qu’une dynamique haussière en Bourse qui découle surtout des attentes (de baisses de taux) auprès de la Fed prend fin lorsque la croissance des bénéfices devient négative ».