(Washington) L’économie des États-Unis a confirmé sa croissance à un rythme soutenu au 1er trimestre, mais la consommation des Américains a été moins dynamique que précédemment estimé, selon les données du département du Commerce publiées jeudi.

De janvier à mars, le Produit intérieur brut (PIB) américain a progressé de 3,1 % en rythme annuel, selon la 3e et dernière estimation du département du Commerce qui confirme la précédente. Au 4e trimestre, la croissance avait été de 2,2 %.

Ces chiffres du 1er trimestre offrent une vision rétrospective de l’activité alors que le 2e trimestre s’achève déjà. La première estimation officielle du PIB pour le 2e trimestre sera publiée le 26 juillet.

D’avril à juin, la croissance de la première économie mondiale semble avoir ralenti, affectée par l’affaiblissement de l’activité mondiale, les tensions commerciales et la dissipation des effets des réductions d’impôts. Ainsi, selon les économistes, l’expansion du 2e trimestre devrait se situer entre 1,9 %, d’après la Fed d’Atlanta et 2,25 %, selon Pantheon Macroeconomics.

Alors que la Maison-Blanche mise toujours sur une croissance supérieure à 3 % pour l’ensemble de 2019, les prévisionnistes sont moins optimistes comme la Fed qui mise sur 2,1 % ou le FMI qui projette 1,9 %.

L’agence de notation Standard and Poor’s, qui a confirmé jeudi la note AA+ de la dette américaine, est pour sa part plus optimiste, misant sur 2,5 % de croissance cette année contre 2,9 % en 2018. « Nous nous attendons à ce que l’impact négatif potentiel des conflits commerciaux avec la Chine et dans une moindre mesure d’autres pays soit probablement marginal sur la croissance du PIB américain, compte tenu de la taille de l’économie nationale ».

Au 1er trimestre, les dépenses de consommation, moteur traditionnel de la croissance américaine, ont finalement été moins soutenues que précédemment évalué, ne progressant que de 0,9 %, le rythme le plus faible en un an.

Il y a eu un tassement des dépenses de biens durables, comme les voitures, et non durables, attribuable parfois à des baisses de prix (textile, habillement). Dans les services, la consommation s’est un peu atténuée dans les restaurants, les loisirs, les voyages à l’étranger et les hôpitaux.

Par contre, les investissements des entreprises ont été plus forts que précédemment estimé, progressant de 4,4 % (dont +4,3 % dans les structures et +12 % dans les droits de propriété intellectuels).

Le repli du marché immobilier a été moins grave qu’anticipé, reculant de 2 % au lieu de 3,5 % précédemment évalué.

Au rang des bonnes nouvelles pour l’administration Trump qui mène une guerre commerciale avec la Chine notamment, les exportations ont progressé de 5,4 %, mieux que dans l’estimation précédente, et les importations ont reculé (-1,9 %), permettant une amélioration du déficit commercial américain.

Les dépenses publiques ont été soutenues (+2,8 %), signant leur plus forte hausse depuis le 1er trimestre 2016, tirées par les dépenses militaires (+4 %).

Les stocks ont moins compté dans la croissance (0,55 point).