(Montréal) Un deuxième mandat de grève vient d’être adopté dans une succursale de la SQDC, cette fois à Mirabel, a appris La Presse canadienne.

C’est dans une proportion de 86% que ces 12 travailleurs de la Société québécoise du cannabis ont voté en faveur d’un mandat de moyens de pression pouvant aller jusqu’à la grève générale illimitée, au moment opportun.

Ces travailleurs sont membres du syndicat des Travailleurs unis de l’alimentation et du commerce (TUAC), affilié à la FTQ. Ils emboîtent ainsi le pas à leurs collègues des TUAC de la succursale de Rosemont—La Petite Patrie, à Montréal, qui avaient été les premiers à se doter d’un tel mandat de grève.

Les comparer à qui?

Comme dans le cas de Rosemont—La Petite Patrie, le syndicat insiste sur le fait qu’il ne tient pas à faire la grève et que son but est avant tout de se rendre en conciliation, puis de faire déterminer le contenu de la première convention collective par un arbitre. Pour ce faire, un conciliateur doit d’abord juger qu’il y a impasse.

Il n’est pas inhabituel, lors de la négociation d’une première convention collective, d’en référer à ce qu’on appelle «un arbitrage de première convention». Un arbitre détermine alors le contenu de la première convention collective, en comparant avec les conditions de travail qui prévalent dans un milieu similaire.

Il reste à savoir si les syndiqués de la SQDC seront comparés à ceux de la Société des alcools du Québec ou à ceux du commerce de détail — où les conditions de travail sont bien moins généreuses. À l’heure actuelle, les travailleurs de la SQDC gagnent 14 $ l’heure à l’embauche.

Le syndicat des TUAC représente les syndiqués d’un troisième établissement de la SQDC, celui de Rimouski. Il n’est pas concerné par ce mandat de grève pour l’instant.

Employeur

De son côté, la direction de la SQDC a dit «respecter la prérogative des employés d’exercer les moyens de pression convenus au Code du travail dans le cadre de la négociation d’une première convention collective».

Elle ajoute que sa priorité est d’en arriver à une entente négociée à la satisfaction des parties et dans les meilleurs délais.

«Notre objectif est d’offrir de bonnes conditions de travail à nos employés, comparables aux balises qui prévalent dans le secteur du commerce de détail et qui nous permettent aussi d’accomplir notre mission de ramener les clients du marché noir vers le marché licite», a-t-elle fait valoir par courriel.

D’autres employés d’autres succursales de la SQDC sont membres du Syndicat des employés de magasins et de bureaux de la Société des alcools, rattaché à la CSN.

De même, le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), un autre grand syndicat affilié à la FTQ, a déposé des requêtes pour syndiquer les travailleurs de plusieurs établissements à la fois, sur une base régionale. Le Tribunal administratif du travail n’a toutefois pas encore tranché sur ces requêtes.