L’emploi a continué de progresser en mai, à un rythme plus lent qu’en avril, mais encore supérieur aux attentes.

Le taux de chômage a reculé à 5,4 % en mai au Canada. Il s’agit du plus faible niveau depuis le début de l’enquête de Statistique Canada sur la population active, en 1976.

Les emplois ont augmenté de 27 700, soit bien moins que les 106 500 ajoutés en avril, mais cet ajout a quand même surpris les analystes. Le consensus des économistes était autour de 5000 à 8000 emplois de plus.

« On pourrait s’étonner que la hausse record d’emplois observée en avril n’ait pas été suivie par une contre-performance en mai », a indiqué Benoit Durocher, économiste principal de Desjardins.

Fait à souligner, la plupart des emplois créés en mai étaient du travail autonome.

Depuis le début de la présente année, l’emploi au Canada a augmenté de 250 000, et ces emplois sont majoritairement à temps plein (77 %) et dans le secteur privé (76 %).

11 600 emplois de moins au Québec...

Le Québec a perdu 11 600 emplois en mai, un revers mensuel qui n’est pas surprenant compte tenu du gain exceptionnel de 37 900 emplois enregistré en avril. Le taux de chômage a quitté son creux record de 4,9 % et atteint 5 %.

Les pertes d’emplois ont été enregistrées dans le secteur des services aux entreprises (- 13 200), dans les administrations publiques (- 10 200) et dans le commerce de gros et de détail (- 9500).

... Et 21 900 de plus en Ontario

L’Ontario a continué sur sa lancée et créé 21 000 emplois en mai, après en avoir ajouté 47 100 en avril. C’est en Ontario qu’il s’est créé le plus d’emplois au Canada le mois dernier. Le taux de chômage de la province a baissé de 6 % à 5,2 %.

Toutefois, le Québec continue de faire mieux que la province voisine en ce qui concerne la création d’emplois à temps plein. Depuis un an, l’emploi à temps complet progresse plus rapidement au Québec qu’en Ontario, selon Statistique Canada.

La surprise américaine

C’est des États-Unis qu’est venue la surprise sur le marché de l’emploi. Alors qu’on attendait 175 000 nouvelles embauches, il y en a eu seulement 75 000. Ce net ralentissement de la création d’emplois survient après deux révisions à la baisse des emplois créés en mars et avril.

PHOTO MANDEL NGAN, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

Au mois de mai, alors que les experts attendaient 175 000 nouvelles embauches aux États-Unis, il y en a eu seulement 75 000.

« Il s’agit d’un premier signe de faiblesse du marché du travail », souligne Sébastien Lavoie, économiste en chef de la Banque Laurentienne. Selon lui, ces chiffres décevants alimenteront le débat sur la possibilité d’une baisse prochaine des taux d’intérêt américains.

Le marché du travail américain reste solide malgré cette contre-performance en mai, estime de son côté Krishen Rangasamy, de la Banque Nationale. « Une baisse des taux reste quand même une possibilité, surtout si le prochain sommet du G20 ne parvient pas à résoudre les conflits commerciaux. »