La direction du Mouvement Desjardins refuse de commenter un rapport critiquant la « bancarisation » du géant financier coopératif qui a été publié hier par l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS).

« Ce rapport est trop incomplet pour justifier des commentaires de notre part », a répondu Chantale Corbeil, porte-parole corporative chez Desjardins, à une demande de commentaires faite par La Presse.

« Nous considérons qu’il manque beaucoup d’éléments dans ce rapport de recherche. C’est aussi [la] vision [de la chercheuse de l’IRIS] et ça va vraiment juste d’un côté. »

Parmi les conclusions de son rapport, la chercheuse Julia Posca, de l’IRIS, écrit qu’« il faudra bientôt cesser de prétendre que Desjardins est autre chose qu’une banque ».

Citant l’expansion de Desjardins dans presque tous les mêmes secteurs d’activité que ceux des grandes banques, ainsi que la fermeture ou la fusion de dizaines de caisses populaires locales au fil des ans, la chercheuse de l’IRIS estime que « la mission [de Desjardins] est peu à peu passée de caisse d’épargne destinée à améliorer la situation financière de la population à une institution qui cherche à maximiser ses rendements, au détriment des services aux membres ».

Mme Posca déplore aussi que « le Mouvement Desjardins encourage désormais l’endettement plutôt que l’épargne parmi ses membres, en contravention totale avec ce que prévoyait sa mission d’origine ».

Lisez l’article « Desjardins devient une banque, critique, l’IRIS »

À ce propos, malgré le premier refus de commenter le rapport de l’IRIS, la porte-parole de Desjardins a déploré que « l’on accuse Desjardins d’inciter à l’emprunt, alors que [le Mouvement] n’incite personne à quoi que ce soit ». « C’est certain qu’il y a un côté financement [de nos activités], mais aussi un côté épargne. On fait les deux parce qu’on est là pour accompagner nos membres dans leurs besoins financiers, que ce soit pour acheter une maison ou [...] planifier leur retraite. »

Lisez le rapport de l’IRIS