(Montréal) Les trois centrales syndicales du secteur public québécois s’affairent présentement à consulter leurs membres, chacune de leur côté, afin d’élaborer ce qui pourrait devenir la demande commune en vue de la négociation des conventions collectives qui commencera cet automne.

Cette négociation se tiendra dans un contexte où le gouvernement affiche des surplus, mais où il y a rareté de main-d’œuvre chez les enseignants, les infirmières, les préposés aux bénéficiaires, notamment. Et ce personnel est souvent épuisé par la lourdeur de la tâche et frustré par des années de compressions budgétaires.

Il sera donc « incontournable » de hausser les salaires, mais aussi d’améliorer les autres conditions de travail, a prévenu vendredi Sonia Éthier, présidente de la Centrale des syndicats du Québec.

« Il y a deux éléments : augmenter les salaires, mais si les conditions de travail, d’exercice, ne sont pas améliorées, on ne réglera pas la question de la pénurie de main-d’œuvre. Puis nos membres qui sont là ont besoin d’améliorer leurs conditions de travail. Quand on dit que le travail nous rend malades… », a commenté Mme Éthier, évoquant les congés de maladie en hausse et l’épuisement professionnel.

À la CSQ, la consultation doit s’étendre jusqu’à la troisième semaine de septembre, a noté Mme Éthier.

Selon le processus habituel, c’est en octobre prochain que la CSQ, la CSN et la FTQ doivent déposer leurs demandes en prévision de la prochaine négociation des conventions collectives. Les présentes conventions viendront à échéance le 31 mars prochain.

La FTQ a fait savoir que la moyenne salariale de ses employés du secteur public était de 35 572 $ et de 27 392 $ pour les employés occasionnels et temporaires.

Elle souligne aussi que 43,5 % des travailleurs du secteur public n’ont pas de permanence ou de poste à temps complet.

Jusqu’ici, des trois centrales, seule la CSN a dévoilé publiquement les « demandes » sur lesquelles elle consultait ses membres. Et c’est une augmentation de 3 $ l’heure dès la première année, suivie d’augmentations de 3 % pour chacune des deux années qui suivront.

« Nous, publiquement, on ne veut pas indiquer le pourcentage, parce qu’on pense que la parole est aux membres. Ça appartient aux membres de regarder et d’apprécier ce qu’on a mis au jeu et, à partir de ce moment-là, au retour de la consultation, on va se gouverner en fonction de ce que nos membres pensent », a résumé Mme Éthier, de la CSQ.

La vice-présidente de la CSN responsable de ce dossier, Caroline Senneville, justifie ces demandes : « la proposition soumise permettrait un rattrapage par rapport à l’ensemble des salariés québécois ».

Le président de la FTQ, Daniel Boyer, rappelle que la situation financière du gouvernement est bonne. « Le gouvernement a la marge de manœuvre pour redresser la situation et ainsi améliorer la qualité des services offerts à la population. »