(Calgary) Le grand patron d’Encana a affirmé mercredi que la région pétrolière et gazière de Montney, dans l’Ouest canadien, serait deux à quatre fois plus productive si elle se trouvait aux États-Unis, avec leurs systèmes de réglementation plus efficaces.

Selon Doug Suttles, l’énorme formation d’hydrocarbures qui traverse la frontière entre l’Alberta et la Colombie-Britannique peut concurrencer les gisements de pétrole de schiste du Texas, mais elle est freinée par un système de réglementation « fastidieux » et par l’incapacité des petits producteurs canadiens d’avoir accès à des capitaux de développement.

Encana a construit avec son partenaire certaines des installations les plus écoénergétiques de la région pour traiter le gaz qu’elle produit, a fait valoir M. Suttles, mais il est « ridicule » que les années nécessaires pour obtenir un permis soient plus longues que le temps nécessaire à la construction des installations.

M. Suttles s’exprimait dans le cadre d’une table ronde du forum sur l’énergie organisé par PwC à Calgary. Ses participants se sont notamment intéressés à ce que le secteur de l’énergie du Canada pouvait faire pour accroître sa compétitivité.

Reynold Tetzlaff, dirigeant national de l’énergie chez PwC, a affirmé qu’il était essentiel de construire des pipelines pour acheminer les produits vers le marché, à commencer par l’expansion de l’oléoduc Trans Mountain, qui pourrait être approuvé par le gouvernement fédéral le mois prochain.

Il a ajouté que les politiciens canadiens devaient également coopérer pour mettre en place une politique énergétique nationale crédible.

M. Suttles a affirmé que « la complexité et les incertitudes du processus réglementaire étaient d’une magnitude bien plus élevée » au Canada, où Encana produit environ le tiers de son pétrole et de son gaz naturel, par rapport aux États-Unis.

« La formation de Montney est actuellement le secteur de croissance le plus important au Canada. C’est sur celui-ci que nous concentrons notre attention. S’il se trouvait aux États-Unis, sa production serait probablement supérieure de deux, trois ou quatre fois à celle d’aujourd’hui », a-t-il affirmé.