(Paris) L’OCDE a appelé mardi les États à éviter « d’urgence » une guerre commerciale et à unir leurs efforts pour « redynamiser » l’économie mondiale, dont elle a abaissé encore un peu ses prévisions de croissance à 3,2 % cette année.  

« Les gouvernements doivent agir d’urgence pour redynamiser une croissance dont tout le monde bénéficierait », a indiqué l’Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE) dans ses prévisions publiées à l’occasion de sa réunion annuelle à Paris mercredi et jeudi.

Face aux risques de guerre commerciale, l’institution a appelé les États à « régler les conflits […] via une plus grande coopération internationale, tout en améliorant le cadre juridique international », dans une allusion  à la réforme de l’Organsiation mondiale du commerce (OMC).

Ces prévisions ne prennent pas directement en compte les récentes passes d’armes entre Chine et États-Unis autour des droits de douane et du géant technologique Huawei, « dans la mesure où il demeure une forte incertitude sur la durée pendant laquelle (les taxes douanières) resteront en place et sur l’évolution à venir de la relation commerciale entre les deux pays », a expliqué une source de l’institution à l’AFP.  

En revanche, « l’augmentation de l’incertitude liée aux tensions commerciales dans les mois passés, y compris autour de l’éventualité de ce relèvement de droits de douane jusqu’à leur annonce, est incorporée dans les projections,’a-t-elle souligné.  

L’OCDE a donc abaissé sa prévision pour la croissance mondiale à 3,2 %, contre 3,3 % en mars. En revanche, elle a maintenu le léger rebond attendu pour l’an prochain à 3,4 %.  

L’organisation a relevé ses prévisions pour les États-Unis à 2,8 % cette année, soit 0,2 point de plus qu’en mars, mais elle s’attend à un léger recul de la première économie mondiale à 2,3 % l’an prochain.

Pour la Chine, pas de changement. L’OCDE table toujours sur un ralentissement à 6,2 % cette année et 6 % l’an prochain.  

En Europe, l’institution a maintenu sans changement sa prévision pour la zone euro à 1,2 %, tout en maintenant l’Allemagne à 0,7 % cette année et à 1,1 % pour l’an prochain.

Pour la France, elle n’a pas changé non plus sa prévision à 1,3 % pour cette année et la prochaine, soit légèrement moins que la prévision du gouvernement (1,4 %).  

Elle revoit toutefois à la hausse la tendance pour l’Italie, dont la croissance devrait être nulle cette année, au lieu d’une récession de 0,2 % anticipée jusqu’ici. En 2020, ce pays devrait rebondir à 0,6 %.

Pour le Royaume-Uni, dont l’économie fait face aux incertitudes du Brexit, l’OCDE a relevé sa prévision de 0,8 % à 1,2 % cette année.