En plus de vanter l'hydroélectricité québécoise dans l'espoir d'augmenter les exportations, le premier ministre François Legault, qui amorce mercredi une mission économique de deux jours à Boston, compte profiter de son passage en sol américain pour réitérer que la province est prête à faire des affaires.

« We are open for business », a-t-il lancé, dans la langue de Shakespeare, mercredi, à Québec, à l'occasion de son discours devant l'assemblée des MRC de la Fédération québécoise des municipalités.

À son arrivée dans la capitale du Massachusetts, M. Legault, qui est notamment accompagné du ministre de l'Énergie et des Ressources naturelles Jonatan Julien pour l'occasion, devait amorcer sa première mission économique avec des rencontres avec des fonds d'investissements américains - un rendez-vous auquel les médias ne peuvent assister.

Puis, en début de journée, jeudi, le premier ministre prendra part à une table ronde avec des représentants d'entreprises québécoises. Il prononcera aussi une allocution devant le New England Council - une association commerciale.

« Je veux que l'on soit en mesure d'offrir des terrains et des services pour être capable d'attirer dans chacune de nos MRC des emplois de qualité, a-t-il dit, pendant son discours. C'est comme cela que l'on va réduire l'écart de richesse avec nos voisins. »

Mais la question énergétique risque d'occuper une bonne partie des discussions, alors que le premier ministre rencontrera le gouverneur du Massachusetts, Charlie Baker, ainsi que le coprésident du Comité sur l'énergie du Massachusetts, Thomas Golden. M. Legault n'a jamais caché ses ambitions visant à accroître les exportations d'électricité du Québec vers les autres provinces ainsi que les États-Unis.

C'est au Massachusetts qu'Hydro-Québec a réalisé un grand coup, l'an dernier, en décrochant un contrat d'approvisionnement pour acheminer annuellement 9,45 térawattheures (TWh) vers cet État de la Nouvelle-Angleterre pendant 20 ans dans le cadre d'une entente dont les revenus sont estimés à 10 milliards.

« Il y a eu une entente de principe importante, mais elle n'est pas encore ratifiée, a dit M. Legault, en mêlée de presse, après son allocution. Je veux m'assurer avec M. Baker que le message est clair, que nous voulons continuer d'y travailler. »

La tâche s'est avérée plus compliquée que prévu pour Hydro-Québec, qui misait sur le projet Northern Pass, qui compte le gouverneur du Massachusetts parmi ses partisans, pour exporter son hydroélectricité. Cette ligne de transport a été bloquée par le New Hampshire, qui refuse d'octroyer une autorisation essentielle.

Depuis, l'État américain s'est ainsi tourné vers une option de rechange, le New England Clean Energy Connect, qui sera réalisée par Hydro-Québec et son partenaire américain Central Maine Power, avec un tracé qui empruntera le Maine. Si la mise de ce projet est prévue pour 2022, la ligne de transport n'a pas encore franchi l'ensemble des étapes du processus réglementaire visant à obtenir toutes les approbations nécessaires.

« J'ai l'intention de discuter avec les gouverneurs de toute la Nouvelle-Angleterre, et éventuellement de New York, pour voir comment nous pouvons augmenter nos exportations d'électricité », a dit M. Legault.

Celui-ci a également rappelé qu'un autre projet, le New England Clean Power Link, permettrait d'acheminer de l'énergie en Nouvelle-Angleterre par l'entremise du Vermont.

Le premier ministre a aussi laissé entendre qu'il pourrait rencontrer des élus du Maine dans le cadre de son passage à Boston.

Alors que M. Legault voit grand pour les exportations d'électricité, les plus récentes prévisions d'Hydro-Québec anticipent que la province devrait terminer l'année 2019 avec des surplus estimés à 9,8 TWh. Cette marge de manoeuvre devrait être plus mince au fil des années, pour s'établir à 2,5 TWh en 2024.

Au terme de sa mission à Boston, M. Legault doit rencontrer son homologue ontarien Doug Ford à Toronto, lundi. Le thème de l'énergie devrait encore une fois être abordé.