L'heure du bilan de l'économie canadienne de mi-année est venue avec l'annonce, jeudi prochain, du produit intérieur brut (PIB) en juin et, conséquemment, du PIB au deuxième trimestre.

QUELLE IMPORTANCE POUR LES INVESTISSEURS ?

Le taux de croissance du PIB et de ses principales composantes est l'un des principaux déterminants de la politique monétaire de la Banque du Canada, avec l'inflation et le taux de chômage. Par conséquent, si elle diverge des attentes, la mise à jour du PIB peut avoir un effet sur les perspectives de rendement du marché obligataire - important pour les investisseurs institutionnels - et de l'évolution du taux de change du dollar canadien, surtout face à son puissant voisin américain.

Dans ce contexte, où en sont les attentes des économistes pour le deuxième trimestre et toute l'année 2018 ?

Voici l'avis des économistes du Mouvement Desjardins, dirigés par François Dupuis, vice-président et économiste en chef : 

« Au Canada, après une hausse de seulement 1,3 % au premier trimestre, le PIB devrait rebondir au deuxième trimestre avec un gain d'environ 3 %. Non seulement les dépenses de consommation ont repris de la vigueur, mais le secteur extérieur [NDLR : commerce international] contribuera aussi de façon significative à la croissance.

« Ensuite, le PIB devrait reprendre un rythme de progression plus soutenable aux alentours de 2 %.

« Au Québec, l'économie a ralenti par rapport à la cadence de 3 % de l'an dernier. Néanmoins, la croissance du PIB devrait se situer entre 1,5 % et 2,0 % au deuxième trimestre, après avoir atteint 1,8 % au premier trimestre.

« L'emploi a subi plusieurs baisses mensuelles récemment après une hausse exceptionnelle l'an dernier. Mais le taux de chômage de 5,6 % en juillet demeure historiquement très faible. »

Selon les économistes de la Banque Royale (RBC), dirigés par Craig Wright, économiste en chef : 

« Des données récentes laissent entrevoir une accélération de la croissance du PIB au cours des prochains trimestres en 2018. Les conditions financières demeurent accommodantes, et le marché du travail est sain. La croissance des salaires s'accélère et permettra de réduire l'impact des taux d'intérêt en hausse sur les coûts de la dette des ménages. L'investissement public contribuera davantage à l'économie cette année.

« En contrepartie, pour la première fois depuis des années, le marché du logement pourrait s'affaiblir alors que les ménages font face à des critères de qualification plus stricts et à des taux d'intérêt plus élevés.

« Aussi, les risques pour la conjoncture économique ont augmenté avec le sursaut du protectionnisme américain [NDLR : tarifs douaniers sur les importations] et l'absence de progrès dans la renégociation de l'ALENA [Accord de libre-échange nord-américain]. »

Selon les économistes de la Banque TD, dirigés par Beata Caranci, première vice-présidente et économiste en chef : 

« Après un début d'année 2018 sans éclat de l'économie canadienne [progression du PIB de 1,3 % seulement au premier trimestre], les récentes données économiques de meilleur niveau laissent entrevoir une reprise économique au deuxième trimestre qui devrait ramener la croissance aux environs de 3 %.

« Pour toute l'année 2018, une expansion économique réelle de 2 % reste donc possible. À ce rythme, le taux de chômage pourrait encore diminuer au fil des prochains mois. »

La Banque Nationale dévoile ses résultats

La plus grosse banque dirigée de Montréal publie mercredi ses résultats du troisième trimestre de son exercice 2018. Seront-ils aussi favorables que ceux annoncés ces derniers jours par les autres membres du « Big Six bancaire » au Canada ? Les analystes anticipent un bénéfice net en hausse moyenne de 3,8 %, autour des 513 millions.

BRP attendu en bonne vitesse

Le constructeur de véhicules de loisirs BRP annonce jeudi ses résultats du deuxième trimestre qui sont attendus en bonne vitesse, reflet d'une performance d'affaires enviable dans une économie encore très favorable. Les analystes anticipent des revenus accrus de 6 %, à 1,09 milliard de dollars, et un bénéfice d'exploitation doublé autour de 99 millions, avant la comptabilisation des frais spéciaux de récentes acquisitions.