Le magnat des médias Rupert Murdoch a critiqué lundi, dans une lettre ouverte, Facebook et Google, dont les récentes annonces ne règlent en rien, selon lui, la question centrale du partage des revenus avec les médias d'information.

Depuis l'élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis, Facebook s'est lancé publiquement dans une bataille contre les fausses informations, les «fake news» qui ont empoisonné la campagne présidentielle.

Vendredi, le réseau social a annoncé qu'il allait demander directement aux utilisateurs leur avis sur tel ou tel média par le biais d'enquêtes de satisfaction.

Il sera demandé aux internautes s'ils connaissent telle ou telle source d'information et, si c'est le cas, s'ils la considèrent fiable.

En octobre, Facebook avait aussi annoncé qu'il allait faire évoluer l'accès aux articles depuis sa plateforme pour favoriser le paiement du contenu aux éditeurs de presse. Quelques jours plus tôt, Google avait rendu publiques des mesures similaires.

Mais tout cela ne convainc pas Rupert Murdoch, pour qui ces «mesures correctives» sont «inadéquates, commercialement, socialement et journalistiquement».

«Je n'ai pas encore vu de proposition qui reconnaisse vraiment la valeur sociale du journalisme professionnel», a écrit le président exécutif du groupe de presse News Corp, qui occupe les mêmes fonctions au sein du géant de la télévision et du cinéma 21st Century Fox.

«Si Facebook veut reconnaître les éditeurs «de confiance», alors il devrait leur verser une indemnité d'utilisation, similaire au modèle adopté par les câblo-opérateurs», a proposé Rupert Murdoch, en référence à la part des abonnements au câble reversée aux chaînes.

Cette indemnité aurait «un impact mineur sur les profits de Facebook mais des conséquences majeures sur les perspectives des éditeurs et des journalistes», poursuit-il.

Le magnat s'inquiète aussi du «sérieux manque de transparence» du réseau social, qui devrait, selon lui, «inquiéter les éditeurs et ceux qui se préoccupent d'une orientation politique de ces puissantes plateformes».

Il dit néanmoins n'avoir «aucun doute» sur le fait que le PDG et fondateur de Facebook Mark Zuckerberg, qui dit vouloir s'attaquer aux failles de sa plateforme, est «une personne sincère».