Les inégalités mondiales ne se sont pas vraiment aplanies au cours des dernières années, prévient un rapport dévoilé vendredi, en dépit des gains réalisés par les plus démunis en Chine et d'une réduction des écarts constatés en Europe de l'Ouest.

Le Rapport sur les inégalités mondiales 2018 découle de l'analyse de données par une équipe internationale de chercheurs, dont les économistes de réputation mondiale Thomas Piketty et Emmanuel Saez.

Le document témoigne d'une progression fulgurante des inégalités depuis 1980, même si le 1% des gens les plus riches a vu sa part des revenus mondiaux fondre légèrement après la crise économique de 2008, à un peu plus de 20%.

Au même moment, la part des revenus engrangée par le 50% des gens les plus démunis a quelque peu grimpé, à un peu moins de 10%.

En 2016, le 1% des gens les plus riches d'Europe recevait 12% des revenus, comparativement à 20% aux États-Unis.

Le 50% des Américains les plus démunis a vu sa part des revenus fondre de 20% en 1980 à 13% en 2016.

«L'inégalité des revenus varie beaucoup d'une région du monde à l'autre, peut-on lire dans le rapport. C'est en Europe qu'elle est la plus faible et au Moyen-Orient qu'elle est la plus forte. Les inégalités sont très différentes d'une région à l'autre. En 2016, la part du revenu national allant aux seuls 10% des plus gros revenus (...) était de 37% en Europe, 41% en Chine, 46% en Russie, 47% aux États-Unis/Canada, et autour de 55% en Afrique subsaharienne, au Brésil et en Inde.»

Le document précise que les revenus du 10% des gens les plus riches ont explosé depuis 40 ans; les gains les plus spectaculaires ont été notés en Inde, en Russie et aux États-Unis. Les inégalités sont demeurées stables au Moyen-Orient, au Brésil et en Afrique subsaharienne.

Le rapport explique que «de très importants transferts de patrimoine public à la sphère privée» privent les gouvernements des ressources dont il a besoin pour combattre les inégalités, notamment en investissant en éducation et en santé.

«Alors que la richesse nationale a augmenté de manière substantielle, la richesse publique est aujourd'hui négative ou proche de zéro dans les pays riches», prévient le rapport.

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