La pharmaceutique québécoise Valeant a conclu une entente visant à vendre de sa filiale Sprout Pharmaceuticals et son médicament contre la dysfonction sexuelle féminine aux ex-propriétaires de l'entreprise.

Dans le cadre de cet accord, annoncé lundi, Valeant empochera une redevance de 6 % découlant des ventes d'Addyi, 18 mois après la conclusion de la transaction.

Cela met fin à une dispute juridique entre l'entreprise pharmaceutique établie à Laval ainsi que les anciens propriétaires de Sprout.

« Remettre Sprout dans les mains de ses ex-propriétaires nous permettra de rationaliser notre portefeuille et réduire la complexité de notre modèle d'affaires », a souligné le président et chef de la direction de Valeant, Joseph Papa, par voie de communiqué.

Les investisseurs semblent avoir accueilli favorablement la nouvelle, puisqu'à la Bourse de Toronto, l'action de Valeant a pris 70 cents, ou 4,75 %, pour clôturer à 15,43 $.

L'entente a été annoncée alors que la société doit divulguer ses résultats du troisième trimestre mardi. La vente devrait avoir été finalisée d'ici la fin de l'année.

M. Papa a également indiqué que Valeant allait poursuivre son redressement en misant sur ses activités principales, soit les soins pour les yeux, la gastroentérologie ainsi que la dermatologie.

La controversée pharmaceutique avait acheté Sprout en 2015 pour 1 milliard de dollars US en plus de s'engager à partager des bénéfices futurs quelques jours après que les autorités américaines eurent donné leur feu vert à la commercialisation de l'Addyi aux États-Unis.

Ce médicament est surtout utilisé par les femmes préménopausées afin d'accentuer leur libido et améliorer leur vie sexuelle.

Dans le cadre de la vente de Sprout, Valeant consent également un prêt de 25 millions US afin de financer les dépenses entourant le démarrage des activités par les ex-propriétaires de Sprout.

L'analyste Douglas Miehm, de RBC Marchés des capitaux, s'est dit peu surpris par la transaction en raison des ventes décevantes d'Addyi depuis octobre 2015.

« Toutefois, la compagnie devra inscrire une charge de radiation d'actifs intangibles de 836 millions US en lien avec ce médicament », écrit-il dans une note envoyée par courriel à ses clients.

Ainsi, M. Miehm ne s'est pas montré très optimiste à l'égard des perspectives de gain pour Valeant dans le cadre de cette transaction.

Éclaboussée par des scandales et d'autres allégations à l'égard de son modèle d'affaires, la pharmaceutique québécoise tente de se redresser dans le cadre d'un repositionnement de ses activités.

Depuis qu'il a pris les commandes de Valeant en mai 2016, M. Papa s'est affairé à réorganiser la société, notamment en se délestant d'activités jugées non essentielles.

Valeant a brièvement été la plus grande société canadienne au chapitre de la valeur boursière en 2015, mais la compagnie a depuis fait face à une multitude de poursuites judiciaires, dont une déposée par un ex-dirigeant, en plus d'avoir été critiquée pour ses politiques entourant le prix de certains médicaments.