Le groupe américain de semi-conducteurs Broadcom a annoncé lundi une offre de rachat non sollicitée sur son concurrent Qualcomm, pour un montant total de 130 milliards, ce qui constituerait l'une des plus grosses opérations de ce type dans les nouvelles technologies.¢

Les deux groupes représentaient un chiffre d'affaires combiné de 51 milliards de dollars en 2017, et un excédent brut d'exploitation (EBITDA) de 23 milliards de dollars, selon le communiqué de Broadcom.

L'offre valorise Qualcomm, fournisseur notamment d'Apple, à 70 dollars par action. Broadcom paierait cette somme en partie en numéraire, et en partie avec ses propres actions.

La valeur de 130 milliards de dollars tient compte d'une reprise de dette de 25 milliards de dollars.

«Nous sommes prêts à engager immédiatement des discussions avec Qualcomm pour signer un accord définitif et terminer rapidement cette transaction», a indiqué Thomas Krause, le directeur financier de Broadcom, cité par le communiqué.

Qualcomm est lui-même engagé dans le rachat de son concurrent néerlandais NXP, une transaction valorisant ce dernier à 47 milliards de dollars. Broadcom a précisé que sa proposition de rachat était valable que Qualcomm réussisse ou non à racheter NXP.

Le secteur des semi-conducteurs est en proie à une intense consolidation: les grands acteurs du secteur, désireux de changer d'échelle pour mieux se positionner sur un marché de plus en plus concurrentiel, ont multiplié les acquisitions ces dernières années.

En 2015, Broadcom était lui-même né du rachat du groupe américain du même nom par le groupe américano-singapourien Avago Technologies pour 37 milliards de dollars. La nouvelle entité avait conservé le nom de Broadcom.

Un autre Américain, Altera, avait été racheté par le géant des puces informatiques Intel pour 16,7 milliards.

Lundi, le directeur financier de Broadcom a exprimé l'espoir d'arriver rapidement à un accord des autorités de la concurrence sur le rachat de Qualcomm, alors que le rachat par cette dernière de NXP a suscité une enquête approfondie de la Commission européenne.

«Étant donné la nature complémentaire» des activités de Broadcom et Qualcomm, «nous espérons que toutes les exigences» de ces autorités «pourront être satisfaites en temps voulu», a déclaré Thomas Krause.

Des rumeurs d'offre non sollicitée de Broadcom avaient déjà fait bondir l'action Qualcomm de plus de 12% vendredi à Wall Street. Dans les échanges précédant l'ouverture officielle lundi, le titre Qualcomm gagnait 3,70% à 64,10 dollars vers 8h00, tandis que Broadcom prenait 1,62% à 278,05 dollars.