Les investisseurs de Pages Jaunes ont semblé se réjouir de la nomination de David Eckert comme président et chef de la direction, vendredi, moins de deux mois après le départ de Julien Billot.

À la Bourse de Toronto, l'action de l'entreprise établie à Montréal a bondi de 14 pour cent, ou 1,12 $, pour clôturer à 9,12 $, sur un volume de transaction largement plus élevé qu'à l'habitude.

La nomination de M. Eckert, qui siège sur le conseil d'administration de l'éditeur de l'annuaire Pages Jaunes, est immédiate.

«David a prouvé sa capacité à concevoir et exécuter des plans stratégiques afin de produire des résultats, a souligné le président du conseil, Robert MacLellan, par voie de communiqué. David est la bonne personne pour diriger Pages Jaunes alors que nous nous concentrons sur la stabilisation et la croissance de l'entreprise à long terme.»

Pages Jaunes a justifié son embauche en affirmant qu'au cours de sa carrière de 35 ans, M. Eckert avait notamment piloté la transformation de Hibu, un ancien éditeur d'annuaire qui s'est métamorphosé en société de marketing numérique.

Après plus d'une tentative de relance, la société avait continué à rebrasser ses cartes en annonçant le départ de M. Billot le 26 juillet dernier, sans fournir de raisons précises. Toutefois, le Français de 49 ans, qui était en poste depuis environ trois ans, ne semblait plus bénéficier de la confiance du conseil.

Embauché en mars dernier, le chef de la direction financière Ken Taylor avait assuré l'intérim pendant le processus visant à trouver un successeur à M. Billot - qui a quitté avec une indemnité de départ d'au moins 3,8 millions $.

«Puisque M. Eckert siégeait déjà sur le conseil d'administration, nous estimons que cela devrait lui permettre de déployer sa stratégie plus rapidement», a estimé l'analyste Vahan Ajamian, de Beacon Securities, dans une note envoyée par courriel.

Le nouveau grand patron de Pages Jaunes a un imposant défi à relever.

L'entreprise n'a pas vu ses revenus croître depuis 2008. La société génère désormais la majorité de son chiffre d'affaires grâce à ses activités numériques, mais cela n'est pas suffisant pour contrebalancer le déclin du côté du secteur imprimé.

En mai dernier, lors de l'assemblée annuelle des actionnaires, M. Billot avait concédé que l'entreprise s'était adaptée trop lentement aux besoins de ses clients. Cela avait obligé M. Billot à mettre en veilleuse, en novembre dernier, son plan de relance qui devait culminer vers 2018. À ce moment, l'action de la société valait autour de 14 $.

Pages Jaunes a toutefois décidé de continuer à mettre en oeuvre la stratégie de son ex-grand patron axée notamment sur la production de contenu pour les PME en quête de visibilité sur les réseaux sociaux comme Facebook et Instagram.

Au deuxième trimestre terminé le 30 juin, le bénéfice de la compagnie s'était établi à 820 000 $, ou trois cents par action, par rapport à 11 millions $, ou 38 cents par action, à la même période l'an dernier.

Ses revenus avaient décliné de 9,16 pour cent, à 191,2 millions $. Ce recul avait été principalement attribué à la baisse des recettes en provenance des médias imprimés.