Au premier jour des négociations visant à moderniser l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA), le représentant américain au Commerce, Robert Lighthizer, a clairement fait savoir que les États-Unis exigeront «des changements majeurs» à cette entente commerciale conclue en 1993.

Reprenant à son compte certaines des critiques du président Donald Trump au sujet de l'ALENA, M. Lightizer a soutenu mercredi matin à Washington que l'accord s'est avéré «un échec» pour de nombreux travailleurs américains et que l'administration Trump ne se contentera pas de petits changements.

«Il s'agit d'une journée historique pour les États-Unis», a lancé l'homme de confiance de Donald Trump avant de s'asseoir à la table des négociations avec la ministre des Affaires étrangères du Canada Chrystia Freeland et le secrétaire de l'Économie du Mexique Ildefonso Guajardo Villarreal dans un hôtel du centre-ville de Washington.

«Les leaders politiques américains ont promis pendant des années de renégocier l'ALENA. Mais aujourd'hui, le président Trump va remplir cette promesse», a-t-il dit.

Puis il a servi un avertissement sans équivoque à ses invités: les négociations ne visent pas qu'à faire quelques changements mineurs à l'ALENA.

«Je veux bien me faire comprendre: le président n'est pas intéressé à faire quelques ajustements et à mettre à jour une couple de chapitres. Nous croyons que l'ALENA a fondamentalement laissé tomber plusieurs, plusieurs Américains et l'accord a besoin d'améliorations majeures», a-t-il dit.

Il a soutenu que pas moins de 700 000 travailleurs américains ont perdu leurs emplois dans la foulée de l'entrée en vigueur de l'ALENA. «Les chiffres sont clairs», a-t-il dit.

Parmi les changements que réclament les États-Unis, M. Lightizer a évoqué les règles d'origine qui s'appliquent aux voitures fabriquées sur le continent nord-américain ainsi que le mécanisme de règlements des différends. Il a aussi souligné la nécessité d'adopter de nouvelles normes en matière de travail.

Prenant la parole avant son homologue américain, la ministre des Affaires étrangères Chrystia Freeland a pour sa part affirmé que l'ALENA a été un accord commercial fort bénéfique pour les trois partenaires et que les négociations doivent permettre de moderniser l'entente, mais aussi de consolider les acquis économiques.

- Avec La Presse canadienne