Les États-Unis «ont ôté leur masque pour prendre la voie directe de l'agression militaire» contre le Venezuela, a dénoncé lundi le ministre vénézuélien de la Défense, réitérant le soutien de l'armée au président socialiste Nicolas Maduro.

«Apparemment toutes les voies ont été épuisées, toutes les méthodes de coup d'État en douceur, de manière indirecte ou via l'insurrection populaire, et l'empire nord-américain a ôté son masque pour prendre la voie directe de l'agression militaire», a déclaré devant la presse le général Vladimir Padrino.

À partir de maintenant, le Venezuela prendra «toutes les mesures, avec le peuple, pour défendre ce que nous devons défendre», a ajouté le général, qui a également lu un communiqué renouvelant le soutien de l'armée au président.

Le ministre s'est exprimé lors d'une conférence de presse à Caracas, entouré du haut commandement militaire, de militaires en uniformes avec des fusils et des lance-missiles, et devant un tank.

L'évocation vendredi par M. Trump d'une «option militaire» américaine dans la crise vénézuélienne a suscité la colère du gouvernement de M. Maduro et une vague de réprobation à travers l'Amérique latine.

«Nous n'admettrons pas que des messieurs impérialistes - cela nous semble une attitude délirante, menaçante, folle - menacent le Venezuela par la voie des armes», a lancé lundi le ministre de la Défense, qui avait déjà qualifié les paroles de M. Trump d'«acte de folie».

La menace du président américain est toutefois arrivée à point nommé pour le gouvernement vénézuélien, qui trouve là une nouvelle preuve du «complot» ourdi selon lui par l'opposition avec l'aide de Washington pour se saisir de ses immenses réserves pétrolières, les plus importantes de la planète.

La crise politique et institutionnelle au Venezuela s'est encore aggravée avec l'élection, voulue par le président Maduro, d'une Assemblée constituante dotée de pouvoirs très étendus, malgré le boycott de l'opposition et de nombreuses critiques internationales.

L'opposition mène depuis quatre mois une campagne de manifestations pour le départ du pouvoir de M. Maduro, très impopulaire selon les sondages, au cours desquelles 125 personnes ont été tuées.