Le Chicago Sun-Times, plus vieux quotidien de la capitale américaine du crime a avoir été imprimé sans discontinuer, a été vendu à un groupe d'investisseurs, a annoncé le journal jeudi, semble-t-il pour un dollar symbolique.

Le quotidien fondé en 1844, huit fois lauréat du prestigieux prix Pulitzer, a précisé avoir été acquis par un groupe dirigé par un ancien conseiller municipal de la ville, Edwin Eisendrath - devenu PDG du Sun-Times - ainsi qu'un groupe de syndicats.

Le journal n'a fourni aucun détail sur la transaction mais son concurrent, le Chicago Tribune, a affirmé que la vente avait été conclue pour un dollar. Ce même Chicago Tribune avait fait part plus tôt cette année de ses velléités de racheter le Sun-Times, mais s'était heurté au veto du ministère de la Justice qui craignait l'émergence d'un monopole sur l'information quotidienne locale.

Quand bien même le quotidien eut été racheté pour un modique billet vert, les investisseurs ont dû mettre 11,2 millions de dollars sur la table pour maintenir les opérations, selon le Chicago Sun-Times lui-même.

L'accord conclu cette semaine souligne la précarité de la presse américaine, avec des titres dont la valeur a plongé ces deux dernières décennies. À titre d'exemple, le Sun-Times avait été racheté en 2011 pour 20 millions de dollars.

Les propriétaires «ont conclu que prendre un dollar était préférable aux huit millions de dollars qu'aurait coûté la fermeture du journal», a commenté James Warren du Poynter Institute.