En plus d'atteindre la parité hommes-femmes, le gouvernement Trudeau souhaite que le conseil d'administration de Radio-Canada comprenne davantage de membres du milieu culturel et du milieu numérique. Un comité de neuf experts du milieu culturel aidera le gouvernement Trudeau à choisir le prochain PDG et les prochains administrateurs de Radio-Canada, a appris La Presse.

Ottawa doit remplacer cinq des neuf membres du conseil d'administration d'ici la fin de l'année. Le mandat du PDG de CBC/Radio-Canada, Hubert T. Lacroix, se termine également à la fin de l'année.

Le gouvernement Trudeau annoncera aujourd'hui le nouveau processus de sélection du PDG et des membres du conseil d'administration de la société d'État. De même que la composition du comité d'experts qui fera des recommandations à la ministre fédérale du Patrimoine canadien, Mélanie Joly.

Les personnes intéressées au poste de PDG ou à un rôle d'administrateur de Radio-Canada devront soumettre leur candidature (à partir d'aujourd'hui). Le comité d'experts (dont le mandat est de six mois) évaluera ensuite les candidatures et soumettra au moins trois noms par poste ouvert à la ministre Joly.

Le gouvernement Trudeau - qui prend la décision finale - fera ensuite connaître ses choix.

SEPT CRITÈRES

Dans la lettre envoyée aux membres du comité d'experts, la ministre Joly dit souhaiter que le C.A. de Radio-Canada soit composé également d'hommes et de femmes, et que les autochtones et les groupes minoritaires « soient représentés convenablement ».

La ministre propose au comité sept critères pour évaluer les candidatures. Ainsi, les membres du conseil d'administration devront « contribuer au développement d'une identité nationale commune », « refléter la diversité régionale et culturelle du Canada », « comprendre la nécessité d'offrir de l'information locale, nationale et internationale, et des analyses selon un point de vue canadien », « avoir contribué au développement du talent et de la culture au Canada », « comprendre les répercussions du virage numérique », « voir la possibilité pour [Radio-Canada] d'utiliser de multiples plateformes » et « comprendre l'importance du rôle de Radio-Canada » pour les « communautés de langue officielle en situation minoritaire ».

Le président du C.A. de Radio-Canada, l'homme d'affaires québécois Rémi Racine (il est fondateur et président de l'entreprise de jeux vidéo Behaviour), devait voir son mandat se terminer aujourd'hui, mais il restera à la présidence jusqu'à la nomination de son successeur, plus tard cette année. Le gouvernement Trudeau doit aussi remplacer trois autres administrateurs nommés par le gouvernement Harper : la consultante Marni Larkin (fin du mandat en juin 2017), l'avocat Terrence Anthony Leier (mai 2017) et l'experte en sondages Maureen McCaw (décembre 2017). Ils resteront au C.A. jusqu'à la nomination de leurs successeurs. Le PDG de Radio-Canada, dont le mandat se termine en décembre, siège aussi au conseil d'administration.

En campagne électorale, les libéraux avaient promis de revoir le processus de nomination à Radio-Canada. En matière de nominations, le gouvernement Trudeau s'est retrouvé récemment au centre d'une controverse liée à la nomination du prochain commissaire aux langues officielles, si bien que la candidate choisie par le gouvernement - l'ancienne ministre libérale en Ontario Madeleine Meilleur - a choisi de retirer sa candidature. Le choix de Mme Meilleur a été critiqué par plusieurs groupes francophones, qui ont notamment déploré le processus et le fait que Mme Meilleur se soit entretenue avec deux conseillers du premier ministre Trudeau avant de poser sa candidature.