Le marché du travail canadien a surfé sur une forte vague de nouveaux emplois le mois dernier, soutenu par l'embauche dans le secteur privé et celui de la fabrication ainsi que la croissance de l'emploi à temps plein, a indiqué vendredi Statistique Canada.

Dans l'ensemble, le pays a enregistré un gain net de 54 400 emplois en mai, a précisé le rapport de l'agence fédérale.

Le nombre d'emplois à temps plein a bondi de 77 000 en mai, ce qui a largement contrebalancé la perte de 22 300 emplois à temps partiel.

Le taux de chômage national a cependant grimpé à 6,6 %, soit 0,1 point de pourcentage de plus que le mois précédent, parce qu'un plus grand nombre de Canadiens se sont mis à la recherche d'un emploi.

Ces nouvelles données s'ajoutent à une série de gains réalisés par le marché du travail depuis le milieu de l'an dernier. En fait, des économistes ont souligné combien cette performance était une nouvelle preuve que le vent qui souffle sur l'économie canadienne depuis le début de 2017 n'est pas à la veille de s'estomper.

Ces mêmes observateurs notent que la performance du mois de mai pourrait aussi rapprocher légèrement la Banque du Canada d'une éventuelle hausse de son taux d'intérêt directeur, qui est actuellement à 0,5 %.

«De très beaux jours»

Des analystes ont non seulement applaudi les grandes lignes du rapport de vendredi, mais ont aussi souligné que de nombreux détails dans les données étaient source d'encouragement.

«Il y a beaucoup de bonnes choses ici», a estimé Brian DePratto, économiste principal à la Banque TD, en faisant valoir que ces nouveaux chiffres grossissent les rangs des données économiques positives des derniers mois.

«Nous croyons que l'économie canadienne connaît de très beaux jours en ce moment.»

Dans une note de recherche destinée à ses clients, l'économiste Benjamin Reitzes, de la Banque de Montréal, a dit de l'enquête sur la population active qu'elle constituait «un solide rapport presque du début à la fin».

Pour sa part, l'économiste principal Bill Adams, du PNC Financial Services Group, a estimé que les détails du rapport étaient «glorieux».

Quelque 59 400 emplois ont été créés le mois dernier dans le secteur privé, tandis que 68 500 Canadiens se sont trouvé un nouveau travail en tant qu'employés.

Les industries productrices de services ont gagné 31 300 emplois le mois dernier, tandis que celles qui produisent des biens ont affiché un gain net de 23 300 emplois, incluant 25 300 dans le secteur de la fabrication. Du côté des services, quelque 25 900 emplois ont vu le jour dans la catégorie des services professionnels, scientifiques et techniques.

Les jeunes Canadiens ont fortement contribué à l'activité d'embauche en mai, puisque 38 200 d'entre eux ont trouvé un emploi à temps plein. Le taux de chômage des jeunes a glissé de 0,3 point de pourcentage pour s'établir à 12 %.

Les chiffres du rapport de Statistique Canada ont éclipsé les attentes des économistes. Ces derniers misaient sur un gain net de 11 000 emplois et sur un taux de chômage de 6,6 %, selon les prévisions recueillies par Thomson Reuters.

Du côté des provinces, le Québec, l'Ontario et la Colombie-Britannique ont réalisé les gains les plus significatifs le mois dernier.

Le taux de chômage du Québec a plongé de 0,6 point de pourcentage pour s'établir à 6,0 % - son plus faible niveau depuis que Statistique Canada a commencé à recueillir ces données, en 1976.

Selon M. DePratto, la seule faiblesse du rapport de vendredi se trouve dans les chiffres sur la croissance des salaires et du nombre d'heures travaillées - mais ceux-ci se sont tout de même légèrement améliorés en mai.

Le salaire horaire de tous les employés a grimpé de 1,3 % le mois dernier, par rapport à mai 2016. Cette croissance avait touché un creux historique de 0,7 % en avril. Le nombre d'heures travaillées a quant à lui progressé de 0,7 %, a précisé Statistique Canada.