Le déficit commercial du Canada a diminué en avril et son excédent avec les États-Unis a grimpé à son plus haut niveau en trois ans, stimulé par les livraisons d'automobiles, de gaz naturel et de bois d'oeuvre, a indiqué vendredi Statistique Canada.

L'excédent commercial avec les États-Unis a atteint 5,0 milliards $ en avril, alors qu'il était de 3,4 milliards $ en mars, pendant que le dollar canadien cédait 0,3 cent US vis-à-vis du billet vert américain, a expliqué l'agence fédérale.

Ces données pourraient donner de nouvelles munitions au président américain, Donald Trump, qui aime souligner un certain déséquilibre commercial de son pays avec le Canada et s'en servir pour modifier les politiques commerciales de son pays, par exemple en renégociant l'Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA).

Les exportations à destination des États-Unis ont bondi de 5,4 % en avril pour atteindre le niveau record de 36,1 milliards $. Les importations en provenance du plus grand partenaire commercial du Canada ont avancé de 1,1 % à 31,1 milliards $.

L'économiste Nick Exarhos, de la Banque CIBC, a souligné que la hausse de 4,7 % des livraisons de produits forestiers était survenue avant que le département américain du Commerce impose des droits compensatoires sur le bois d'oeuvre canadien d'entre 3 et 24 %.

«Cela rend ce secteur exposé», a estimé M. Exarhos dans une note à ses clients.

Le déficit commercial du Canada avec tous les pays s'est rétréci à 370 millions $, en baisse par rapport au manque à gagner de 936 millions $ observé en mars. Les économistes s'attendaient plutôt à un très faible déficit de 70 millions $, selon les prévisions recueillies par Thomson Reuters.

«Dans l'ensemble, c'est un solide premier indicateur pour le produit intérieur brut (PIB) d'avril», a poursuivi M. Exarhos.

Les exportations ont grimpé à un niveau record de 47,7 milliards $, un gain de 1,8 %. Les livraisons de véhicules automobiles et de leurs pièces ont avancé de 4,4 % à 8,1 milliards $, tandis que les exportations de produits énergétiques ont augmenté à 8,8 milliards $, en hausse de 2,5 %.

Les importations se sont chiffrées à 48,1 milliards $, affichant ainsi une cinquième hausse mensuelle consécutive et atteignant du coup un sommet record.

Selon Brian DePratto, un économiste principal du service d'études économiques de la Banque TD, les données d'ensemble peignent un portrait positif de l'économie, mais les données commerciales peuvent être volatiles.

«Malgré l'amélioration des perspectives de croissance, nous sommes toujours d'avis que la Banque du Canada conservera une approche prudente et attendra jusqu'à avril 2018 avant d'entamer un cycle de resserrement de sa politique monétaire, même si l'équilibre des risques commence à pencher vers un début plus hâtif», a-t-il expliqué dans une note de recherche.