Le milliardaire américain Warren Buffett a annoncé vendredi que sa holding Berkshire Hathaway avait cédé un tiers de sa participation dans le groupe informatique en difficulté IBM.

Dans un entretien à la chaîne d'informations financières américaine CNBC, M. Buffett déclare avoir vendu une part substantielle de ses 81 millions de titres. Les actions cédées sont évaluées à 4 milliards de dollars au cours actuel de l'action IBM en Bourse.

À Wall Street, le titre IBM était sanctionné, perdant 4,09% à 152,55 $ vers 9h10 dans les échanges électroniques précédant l'ouverture de la séance.

«Je n'ai plus le même jugement sur IBM qu'il y a six ans quand j'avais commencé à en acheter les titres. J'ai révisé mon jugement à la baisse», a-t-il déclaré. «IBM est une grande entreprise solide mais elle a également des concurrents gros et solides», a-t-il ajouté, sans toutefois révéler l'identité de ces rivaux.

M. Buffett, l'un des investisseurs les plus respectés des États-Unis, avait acquis pour environ 10,7 milliards de dollars d'actions IBM en 2011, portant sa participation à 5,5% dans le groupe informatique basé dans l'état de New York. Fin décembre 2016, il a révélé dans un document boursier que sa participation était désormais évaluée à 13,5 milliards.

Le milliardaire ne dit pas s'il a réalisé une plus-value: En 2011, il avait effectué son investissement au moment où le titre IBM s'échangeait à 170 $ mais le groupe a subi des hauts et des bas depuis.

Mais quand l'action a monté à 180 $ en début d'année 2017 «nous avons cédé un nombre raisonnable de titres», a dit vendredi Warren Buffett.

Ces annonces de l'investisseur interviennent au moment où débute la traditionnelle assemblée générale des actionnaires de Berkshire Hathaway à Omaha (Nebraska), le fief historique de Warren Buffett, qui doit publier samedi sa très attendue lettre annuelle, une sorte de bilan de santé de l'état des affaires et de l'économie en général.

Le désengagement partiel de Warren Buffett est un coup dur pour IBM, qui a enregistré lors des trois premiers mois de l'année le 20e trimestre de recul consécutif de son chiffre d'affaires, victime de son recentrage dans les services dématérialisés en ligne («cloud»), l'analytique, le mobile et la sécurité.