L'inflation sur un an aux États-Unis s'est repliée en mars alors qu'en février elle avait dépassé l'objectif de la Réserve fédérale, selon l'indice PCE publié lundi par le département du Commerce.

L'indice des prix basé sur les dépenses de consommation, mesure préférée de la banque centrale (Fed) pour observer l'évolution des prix, n'a augmenté que de 1,8% sur un an en mars au lieu de 2,1% le mois d'avant.

C'est son plus faible niveau depuis décembre.

Hormis les secteurs volatils de l'alimentation et de l'énergie, la hausse des prix a été de 1,6%, au plus bas depuis juillet.

Sur le mois, l'indice est tombé dans le rouge à - 0,2% pour la première fois en un peu plus d'un an.

Sans les prix de l'alimentation et de l'énergie, l'indice mensuel est aussi tombé en territoire négatif (-0,1%) ce qui n'avait pas été vu depuis presque 16 ans en septembre 2001, a affirmé le ministère. Cela s'explique par un recul des prix de 0,6% des biens durables comme non durables. Même les prix des services ont reculé de 0,1% sur le mois.

Les analystes remarquaient que ce coup de mou de l'inflation dite sous-jacente en mars reflétait des facteurs ponctuels, censés ne pas se répéter les mois prochains comme une chute des prix des abonnements au téléphone cellulaire ou un recul des prix des voitures d'occasion.

Sur douze mois, les prix des biens durables ont creusé leur recul à -2,4%.

La reprise des prix de l'énergie sur un an a ralenti à +13,2% contre +18,5% en février. Les prix de l'alimentation sont toujours dans le rouge (-0,7% sur un an) tandis que les prix des services ont augmenté de 2,3%.

La Réserve fédérale tient une réunion de son Comité monétaire (FOMC) mardi et mercredi et les marchés s'attendent à ce qu'elle conserve à son issue le statu quo sur les taux, une opinion qui va être largement confirmée par l'évolution de l'inflation.

À plus long terme, la faiblesse des prix de mars ne devrait toutefois pas détourner la banque centrale de sa volonté de relever les taux par deux fois cette année, a jugé Paul Ashworth, chef économiste pour Capital Economics.

Les dépenses des ménages stagnent

Les dépenses des ménages aux États-Unis ont stagné en mars tandis que les revenus ont progressé plus lentement que ne le prévoyaient les analystes, selon des données publiées lundi par le département du Commerce.

Pour le deuxième mois d'affilée, les dépenses des ménages, qui sont la locomotive de l'économie américaine, sont restées stables. Les revenus ont avancé de 0,2% après 0,3% en février.

Les analystes misaient sur une hausse de 0,3% des revenus et de 0,1% des dépenses.

Ce sont notamment les dépenses dans les biens durables qui ont chuté, s'affaissant de 1,4% en mars, le plus fort recul depuis aout 2016. Les dépenses dans les services ont augmenté de 0,4% après avoir stagné le mois d'avant.

Ces chiffres de mars reflètent la faiblesse observée pour la croissance pendant le trimestre hivernal. L'expansion du PIB américain n'a atteint que 0,7% de janvier à mars, a indiqué le département du commerce vendredi.

En mars, le revenu disponible après impôts a progressé de 0,2%.

Le taux d'épargne est nettement remonté pour atteindre 5,9%, le plus fort depuis août.