Embourbé comme tous ses concurrents dans une profonde crise qui touche ses revenus, l'éditeur de journaux américain Gannett, propriétaire entre autres du USA Today, se tourne vers une entreprise montréalaise, SweetIQ, dont il a annoncé jeudi soir l'acquisition.

Plus grand éditeur de journaux aux États-Unis, Gannett détient un peu moins de 150 quotidiens et sites internet aux États-Unis, en plus d'un réseau d'environ 200 publications locales au Royaume-Uni.

De son côté, SweetIQ a été fondée en 2012 et se spécialise dans la diffusion des informations provenant des commerçants avec de multiples emplacements dans les logiciels de cartographique, comme Google Maps ou Apple Maps, ou encore des répertoires comme Yelp et TripAdvisor.

Pour le compte de ses clients, l'entreprise s'assure que chacun des établissements de la chaîne est positionné au bon endroit dans ces logiciels et qu'est affichée correctement l'information pertinente comme ses heures d'ouverture ou des spéciaux temporaires.

L'entreprise peut aussi, par la suite, utiliser les statistiques de consultation de ces fiches pour déterminer l'efficacité locale de campagnes de marketing.

Le lien avec les journaux de Gannett, pas évident à première vue, tient dans la relation qu'entretient déjà la chaîne avec des milliers d'annonceurs locaux un peu partout à travers le Canada et les États-Unis.

« Les journaux ont besoin d'une transformation vers le numérique. Ils sont déjà en contact avec des centaines de milliers d'annonceurs et là, ils se demandent : "Je leur vends de la publicité, mais quoi d'autre ?" »

- Michael Mire, cofondateur de SweetIQ

Gannett s'était déjà porté acquéreur à la fin de l'été dernier de ReachLocal, une agence numérique spécialisée dans le marketing local, dans cet objectif. SweetIQ viendra compléter l'offre de celle-ci.

TOUJOURS À MONTRÉAL

SweetIQ compte présentement environ 120 employés, dont une dizaine à son bureau d'Irvine, en Californie. D'autres pourraient continuer de s'ajouter après la transaction.

« L'une des choses qu'ils ont aimées est que nous étions basés à Montréal, note M. Mire. Ils aimaient le talent qui était disponible ici, ils aimaient la culture, mais surtout la valeur qu'ils obtenaient pour leur argent. Ils veulent profiter de notre structure ici pour le développement d'autres produits. »

Outre M. Mire et son cofondateur Mohannad El-Barachi, la transaction devrait aussi profiter aux fonds de capital de risque Plaza Ventures (Toronto), Rothenberg Ventures (Californie), Desjardins-Innovatech, Otimo Retail (Montréal) et Real Ventures (Montréal), qui avaient investi dans SweetIQ.

Photo André Pichette, Archives La Presse

Mohannad El-Barachi, cofondateur de SweetIQ