La cadence annuelle de l'inflation canadienne a ralenti en février, la hausse des prix de l'essence ayant été partiellement contrebalancée par la baisse des coûts des fruits et des légumes frais.

L'indice des prix à la consommation a avancé de 2,0 % en février, sur une base annuelle, a indiqué vendredi Statistique Canada. En comparaison, il avait avancé de 2,1 % en janvier. Les économistes misaient sur une croissance de 2,1 % pour le mois de février.

La publication du rapport sur l'inflation survient dans la foulée de celle de plusieurs autres indicateurs qui ont été plus solides que prévu. Ceux-ci comprenaient les ventes des détaillants, des grossistes et des fabricants, la balance commerciale et la création d'emplois.

Selon l'économiste en chef de la Banque de Montréal, Doug Porter, la stabilité relative de l'inflation d'ensemble est les lectures plutôt faibles de l'inflation de base offrent un contrepoint plus sobre à la vigueur de ces autres indicateurs.

«Il est important de préciser que dans la plupart des autres pays du monde, l'inflation progresse en fait beaucoup plus rapidement», a observé M. Porter.

Mais ici, au Canada, elle est assez stable, elle se tient dans les environs de 2 % depuis quelques mois et elle ne semble pas près de faire une importante échappée (...) dans les mois à venir.»

La vaste majorité des économistes s'attend à ce que la Banque du Canada laisse son taux d'intérêt directeur inchangé jusqu'à l'an prochain. Il se situe à 0,5 % depuis juillet 2015.

Cette situation contraste avec celle observée aux États-Unis. La Réserve fédérale des États-Unis a haussé son taux directeur la semaine dernière, et dit s'attendre à répéter cette action à deux reprises d'ici la fin de l'année.

Dans un discours prononcé plus tôt cette semaine, le sous-gouverneur de la Banque du Canada Lawrence Schembri a indiqué que l'économie avait progressé depuis le plongeon des prix du pétrole de 2014, mais qu'une marge de capacités excédentaires persistait. La banque centrale suit de près l'évolution de l'économie afin de détecter si elle s'approche de sa pleine capacité, ce qui pourrait alimenter l'inflation.

L'économiste Josh Nye, de la Banque Royale, a estimé que le rapport sur l'inflation semblait donner raison aux déclarations de la Banque du Canada à propos de la capacité excédentaire de l'économie canadienne.

«Compte tenu de l'incertitude accrue au sujet de la politique américaine, il serait étonnant de voir leur ton neutre changer lors de leur décision d'avril, malgré la solide séquence de données que nous avons observées ces derniers mois», a noté M. Nye.

Selon Statistique Canada, les prix ont grimpé dans sept des huit principales composantes étudiées. Celle des aliments est la seule à avoir retraité.

En excluant les prix de l'essence, l'indice des prix à la consommation de février a grimpé de 1,3 % par rapport à l'an dernier, après avoir avancé de 1,5 % en janvier.

Les coûts du transport ont gagné 6,6 % par rapport à l'an dernier, stimulés par le bond de 23,1 % des prix de l'essence - qui se trouvait à un niveau exceptionnellement faible au début de 2016. Les coûts du logement ont avancé de 2,2 %.

Les coûts des aliments ont reculé de 2,3 %. Les prix des produits achetés dans les épiceries ont cédé 4,1 %, tandis que ceux des produits achetés dans des restaurants ont gagné 2,3 %. Les prix des légumes frais ont cependant plongé de 14,0 %, tandis que ceux des fruits frais ont lâché 13,3 %, ce qui témoigne aussi d'une flambée des prix de ces aliments au même mois l'an dernier.

Selon Statistique Canada, les trois mesures utilisées par la Banque du Canada pour évaluer l'inflation de base ont affiché des croissances annuelles de 1,3 %, 1,9 % et 1,6 % le mois dernier.