Viacom a annoncé mercredi le départ du patron de ses studios de cinéma Paramount, qui accumulent les pertes et s'étaient retrouvés l'an dernier au centre d'une crise de direction au sein du groupe de médias américain.

Brad Grey, qui était à la tête de Paramount Pictures depuis 2005, va démissionner, et Viacom «entame une recherche exhaustive pour identifier un successeur», indique le groupe dans son communiqué.

La Paramount fait partie des studios historiques de Hollywood, et a produit des succès comme Titanic, Forrest Gump, Ghost, The Godfather, ou les séries Indiana Jones, Mission: Impossible et Transformers.

Le studio a toutefois souffert ces dernières années d'un manque de blockbusters et de plusieurs flops (dont la version modernisée de Ben Hur l'an dernier). Sur l'ensemble de l'exercice décalé de Viacom clos fin septembre, les studios avaient vu leurs revenus baisser de 8% et accusé une perte d'exploitation de 445 millions de dollars. Et ils ont encore perdu 180 millions de dollars sur le trimestre entamé début octobre.

L'avenir du studio avait été au coeur de la lutte de pouvoir ayant opposé durant plusieurs mois l'ex-PDG de Viacom, Philippe Dauman, et la famille Redstone, qui contrôle la majorité du capital de Viacom. Philippe Dauman voulait renflouer les studios en en vendant une partie, un projet auquel les Redstone s'opposaient. Le PDG avait fini par démissionner et a depuis été remplacé par Bob Bakish.

Après l'échec d'un projet de rapprochement avec un autre groupe de médias contrôlé par les Redstone, CBS, Viacom a présenté au début du mois un plan stratégique visant à se recentrer sur 6 chaînes de télévision et sur Paramount.

Ce dernier a signé récemment un partenariat d'environ 4 milliard de dollars avec les groupes chinois Shanghai Film (SFC) et Huahua Media pour cofinancer pendant trois ans des films. Cette alliance devrait permettre de sortir entre 15 et 17 films par an, contre 8 à 10 films actuellement, calculent les analystes.

Paramount va également commencer à produire des contenus pour les chaînes de télévision du groupe, un modèle déjà en cours chez le studio Warner Bros du concurrent Time Warner.

AP

Brad Grey