Apple, qui poursuivait déjà son fournisseur de composants Qualcomm pour des pratiques anticoncurrentielles aux États-Unis, a déposé deux plaintes supplémentaires contre lui en Chine, ont confirmé mercredi les deux groupes américains.

Les faits reprochés sont similaires à ceux des poursuites lancées vendredi en Californie par Apple lui-même, mais aussi plus tôt dans la semaine par les autorités américaines.

Qualcomm est notamment accusé de pratiques anticoncurrentielles dans sa politique de licences pour des technologies essentielles aux communications mobiles, ainsi que dans ses contrats de fourniture de certaines puces pour téléphones intelligents.

Contacté par l'AFP, Apple a réitéré les commentaires faits lors de sa première plainte la semaine dernière, et notamment que «durant de nombreuses années, Qualcomm a insisté de manière injuste sur le versement de redevances pour des technologies avec lesquelles il n'avait rien à voir».

Qualcomm se défendra

Qualcomm a indiqué pour sa part n'avoir pas encore vu les plaintes, mais en avoir été informé par un communiqué d'un tribunal de Pékin, et a affiché une nouvelle fois son intention de se défendre vigoureusement.

«Ces dépôts (de plaintes) par une filiale d'Apple font seulement partie des efforts d'Apple pour payer moins cher les technologies de Qualcomm», estime Don Rosenberg, son vice-président chargé des questions légales.

Il affirme qu'Apple s'est vu proposer les mêmes conditions contractuelles que celles «acceptées par une centaine d'autres entreprises chinoises», et qui sont, selon lui, conformes à des engagements que le groupe avait pris en 2015 envers les autorités antitrust chinoises.

Il avait alors accepté de payer une amende de 975 millions de dollars, et de modifier certaines de ses pratiques dans le pays, concernant notamment l'octroi de licences pour ses technologies de téléphonie mobile.

«Qualcomm est préparé à défendre son modèle d'activité partout dans le monde», a ajouté Don Rosenberg.

Les pratiques commerciales de Qualcomm sont dans le collimateur des autorités de la concurrence dans plusieurs pays du monde.

La Corée du Sud lui avait notamment infligé en décembre une amende d'un peu plus de 850 millions de dollars (Apple, qui avait collaboré à l'enquête, affirme d'ailleurs avoir ensuite subi des représailles financières de la part de Qualcomm).

Qualcomm évoquait aussi dans son dernier rapport trimestriel en novembre d'autres enquêtes en cours au Japon, à Taïwan ainsi qu'en Europe, où la Commission européenne avait formalisé ses accusations contre lui fin 2015.

En baisse

La menace que ces multiples procédures font peser sur le modèle d'activité de Qualcomm, qui tire aujourd'hui des licences une grosse partie de ses revenus, ainsi que la crainte de le voir perdre un client clé comme Apple, voire d'autres dans la foulée, a pesé ces derniers jours à Wall Street.

L'action Qualcomm a perdu 16% de sa valeur par rapport à son cours de clôture du 13 janvier, dernière séance avant l'annonce de la plainte de la FTC américaine.