En entrevue au réseau TVA, la famille Coutu dénonce les politiques du gouvernement Couillard dans le domaine pharmaceutique et elle avoue «réévaluer un paquet de choses», dont ses investissements au Québec.

Jean Coutu et son fils, François Jean Coutu, qui est président et chef de la direction de l'entreprise, ont indiqué que leurs investisseurs les avaient boudés récemment parce qu'il y a de l'incertitude dans le milieu causée par «l'aspect gouvernemental».

Sans aller jusqu'à dire qu'il envisageait la vente de l'entreprise, François Jean Coutu a affirmé que «la famille se posait des questions». Le fondateur des pharmacies a laissé entendre que l'entreprise a déjà reçu plusieurs offres, qui ont toutes été refusées jusqu'ici.

Dans les derniers mois, l'Association québécoise des pharmaciens propriétaires (AQPP) s'est tournée vers l'arbitrage pour dénouer l'impasse parce qu'elle reproche à Québec d'avoir réduit de 133 millions par année les honoraires de ses membres en déplafonnant progressivement, plutôt que totalement, le pourcentage de leurs allocations professionnelles.

Il s'agit de ristournes versées aux pharmaciens propriétaires par les compagnies pharmaceutiques à l'achat de médicaments. L'AQPP soutient que ce manque à gagner a mené à une perte de 1000 emplois en pharmacie, dont 300 emplois de pharmaciens, et de 3500 heures d'ouverture de pharmacies à travers la province.

Jean Coutu, qui exploite le fabricant de médicaments génériques Pro Doc, a déjà admis dans le passé que ces changements nuiraient à sa filiale.

En entrevue avec La Presse canadienne en octobre dernier, François Jean Coutu avait déploré le «manque de vision» du gouvernement Couillard, qui, avec son projet de loi 81, doit permettre le recours à des appels d'offres pour l'achat de médicaments génériques afin d'obtenir de meilleurs prix. Selon François Coutu, le gouvernement reprend ainsi toute la responsabilité en réduisant le nombre de fournisseurs, ce qui pourrait finir par compromettre l'approvisionnement en médicaments.

En entrevue avec TVA, François Jean Coutu a dénoncé le manque d'écoute du ministre de la Santé, Gaétan Barrette, qui se serait fait suggérer plusieurs idées pour diminuer le prix des médicaments, mais qui a finalement «décidé d'y aller à sa façon».