À quelques semaines de la fermeture du service de vidéo sur demande Shomi, Bell a annoncé jeudi que son service concurrent, CraveTV, avait récemment franchi le cap du million d'abonnés.

L'entreprise montréalaise a atteint ce jalon vers la fin septembre, près de deux ans après le lancement de CraveTV, qui avait eu lieu en décembre 2014.

À l'époque, le service de visionnement n'était disponible qu'aux abonnés de certains fournisseurs de télévision. En janvier, Bell Média a élargi sa disponibilité à tous les Canadiens qui ont une connexion internet.

Bell Média n'a pas précisé le nombre total d'abonnés à CraveTV depuis août 2015 - ceux-ci se dénombraient alors à environ 730 000 consommateurs.

Lors d'une conférence téléphonique avec des investisseurs, le grand patron de la société mère de Bell a laissé entendre que l'échec de Shomi, un service concurrent mis sur pied par Rogers Communications et Shaw, pourrait accroître la performance de CraveTV.

Shomi, qui avait indiqué récemment que sa base d'abonnés s'approchait du seuil des 900 000 téléspectateurs, mettra fin à ses activités le 30 novembre.

«Nous croyons que les récents développements canadiens placent probablement ce produit dans une meilleure position sur le marché», a indiqué le président et chef de la direction de BCE, George Cope.

Malgré tout, le service de Bell aura encore fort à faire avant de rattraper Netflix. Solutions Research Group, une firme de recherche en consommation établie à Toronto, évalue que le géant américain de la vidéo sur demande compte environ cinq millions de ménages abonnés au Canada.

BCE (TSX:BCE) a en outre annoncé jeudi que son service Fibe TV serait dorénavant accessible par l'entremise de la plateforme Apple TV.

La performance de CraveTV a aidé la division des médias de BCE à faire grimper son chiffre d'affaires de 3,5 % au troisième trimestre, clos le 30 septembre. Mais la croissance des revenus de Bell Média à 716 millions, comparativement à 692 millions un an plus tôt, était aussi attribuable à une hausse des abonnements au Movie Network - que Bell a rendu disponible à l'échelle nationale plus tôt cette année -, et à Télé partout.

Les revenus et bénéfices de BCE ont progressé par rapport à l'an dernier, Bell Canada ayant ajouté des abonnés à ses services de télévision spécialisée, de télévision numérique, d'internet et de sans-fil. Cela a permis de contrebalancer le recul des revenus publicitaires et de ceux des services de téléphonie traditionnelle.

Le géant des télécommunications a vu son bénéfice d'exploitation atteindre 5,41 milliards, en hausse de 1,2 % par rapport à celui de 5,35 milliards du troisième trimestre de 2015.

Le bénéfice net attribuable aux actionnaires a totalisé 752 millions, ce qui était supérieur de 1,8 % à celui de 739 millions de l'an dernier. Le bénéfice net par action est cependant resté stable à 87 cents en raison d'une augmentation du nombre d'actions de BCE en circulation depuis l'an dernier.

Le bénéfice ajusté de BCE a retraité de près d'un pour cent à 784 millions, comparativement à 790 millions un an plus tôt, tandis que le bénéfice ajusté par action est passé de 93 cents à 91 cents.

Les services sans fil de Bell ont apporté des revenus de 1,85 milliard au plus récent trimestre, soit 4,3 % de plus que ceux de 1,77 milliard de l'an dernier. Les revenus des services filaires - comme la téléphonie traditionnelle, la télévision numérique et internet - sont restés essentiellement inchangés à 2,75 milliards.