Verizon voit toujours un intérêt au rachat du coeur de métier de Yahoo! malgré la révélation d'une cyberattaque massive contre le groupe internet, mais ne se lancera pas dans l'opération «aveuglément», a indiqué mercredi une de ses dirigeantes.

«Nous n'allons pas sauter de la falaise aveuglément, mais stratégiquement la transaction a toujours du sens pour nous», a indiqué Marni Walden, vice-présidente de Verizon, lors de la conférence WSJD Live en Californie.

«Ce à quoi nous devons faire attention, c'est à ce que nous ne savons pas», a-t-elle ajouté.

Elle a précisé que Verizon comptait avoir d'ici 60 jours le «résultat» de l'enquête censée déterminer si l'attaque, qui a eu lieu il y a deux ans, mais a seulement été dévoilée récemment par Yahoo!, affecte ou pas ce projet à 4,8 milliards de dollars.

La révélation de la cyberattaque, au cours de laquelle les comptes de 500 millions d'utilisateurs de Yahoo! avaient été compromis, a alimenté les spéculations sur un prix moindre à payer par Verizon, voire sa décision de renoncer totalement à l'opération.

Le chef du département juridique de Verizon, Craig Silliman, avait évoqué courant octobre «des raisons raisonnables de penser aujourd'hui que l'impact (de la cyberattaque) est important».

«Nous sommes toujours en train d'évaluer ce que cela implique en ce qui concerne la transaction», avait aussi indiqué le directeur financier, Fran Shammo, en marge des résultats trimestriels la semaine dernière, répétant que la cyberattaque avait eu «un impact matériel» sur le fonctionnement de Yahoo! et que Verizon «n'avait pas encore tiré une conclusion finale» sur cet événement.

Il avait précisé que les avocats des deux groupes venaient d'avoir leur première conversation sur le sujet et que cela constituait le début «d'un long processus».

Verizon est avec AT&T l'un des deux poids lourds de la téléphonie aux États-Unis. Il a toutefois entrepris ces dernières années de se diversifier avec plusieurs acquisitions destinées à muscler ses capacités dans la publicité et la vidéo sur internet.

Avant les services en ligne de Yahoo!, il a déjà avalé un autre ex-fleuron américain d'internet, AOL.

Et le groupe a encore annoncé mercredi l'acquisition des logiciels, des technologies et de la plupart des salariés de Vessel, un service en ligne par abonnement spécialisé dans les vidéos de courte durée.

Vessel comptait parmi ses fondateurs un ancien patron de Hulu, rival américain de Netflix, et donnait notamment accès en avance à des contenus proposés par des stars de YouTube. Le service sera fermé fin octobre.