Autant s'y faire, le rythme d'expansion sera lent au moins jusqu'à la fin de 2018, estime désormais la Banque du Canada qui y voit un bon motif pour reconduire son taux directeur à 0,5%.

Pour l'année qui s'achève, le taux de croissance sera à peine de 1,1%, malgré le rebond estival, toutefois moins robuste que ce à quoi on s'attendait.

Le nouveau scénario économique contenu dans le Rapport sur la politique monétaire estime à 3,2% le taux de croissance en rythme annuel durant le troisième trimestre. En juillet, la Banque avait misé sur 3,5%, après le recul printanier de 1,6%.

Surtout, la faiblesse relative des exportations signifie que l'activité économique a repris son petit train-train. Au cours de l'automne, le rythme d'expansion ralentit à 1,5% alors qu'en juillet on misait encore sur 2,8%.

Pour 2017, la Banque prévoit désormais une croissance de 2,0% seulement, soit deux dixièmes de moins qu'en juillet. Elle ne modifie pas sa prévision de 2,1% pour 2018.

Cette décélération fait en sorte que l'économie canadienne ne tournera à plein régime que «vers le milieu de 2018, soit nettement plus tard que la Banque l'avait anticipé en juillet». Elle estime à 1,5% environ l'écart de production négatif, c'est-à-dire la portion encore inutilisée des capacités de production qu'il faudra combler avant que l'activité économique retrouve son plein potentiel. 

Deux éléments sont jugés responsables de ce manque de tonus : la faiblesse des exportations hors ressources et les nouvelles normes d'allocations de prêts hypothécaires entrées en vigueur cette semaine.

Dans le premier cas, la trajectoire plus basse de la croissance des exportations retranchera l'équivalent de 0,5% au produit intérieur brut d'ici 2018. «Les données récentes concernant les exportations s'améliorent, mais elles ne sont pas suffisamment vigoureuses pour permettre de regagner le terrain perdu dans la première moitié de 2016», affirment les autorités monétaires.

Dans le second cas, la baisse de l'investissement résidentiel ampute 0,3% à la projection de croissance, mais elle atténue la vulnérabilité du bilan des ménages dont le niveau d'endettement représente un risque à la stabilité financière canadienne.

En contrepartie, l'effet bénéfique sur le PIB de la relance budgétaire fédérale est estimé à 1,0%.

La Banque estime que l'inflation globale, présentement sous la cible de 2%, s'en rapprochera dès l'an prochain pour s'y maintenir grosso modo jusqu'à la fin de 2018.

La prochaine date de fixation du taux directeur sera le 7 décembre.