Le laboratoire Mylan a annoncé vendredi être parvenu à un accord avec les autorités américaines prévoyant le versement de 465 millions de dollars US (618 millions CAN) pour avoir augmenté le prix de l'EpiPen, un traitement d'urgence contre des chocs allergiques graves.

Cette amende solde un volet des enquêtes du département de la Justice (DoJ) et d'agences fédérales qui accusaient le groupe d'avoir répercuté de vives hausses de prix sur les programmes d'assurance-maladie pour les plus démunis (Medicaid).

Pour ce faire, Mylan a notamment attribué à l'EpiPen, racheté en 2007, une classification réservée souvent à de nouveaux médicaments ou à des traitements innovants. Celle-ci suggère que le gouvernement fédéral doit couvrir la totalité du prix appliqué.

Ce compromis, qui doit encore être finalisé, est une «étape importante dans les efforts de Mylan de résoudre tous les contentieux liés à l'EpiPen», a souligné la PDG Heather Bresch, sous pression depuis une audition ratée devant des parlementaires américains en septembre.

Le prix de l'EpiPen, un auto-injecteur d'épinéphrine fréquemment prescrit aux enfants ayant de sévères allergies alimentaires par exemple, est passé de 100 $ US (133 $ CAN) à plus de 600 $ US (798 $ CAN) en quelques années.

Révélée fin août, cette information a causé un tollé jusque dans la classe politique, notamment de la part de la candidate démocrate à la Maison-Blanche, Hillary Clinton, qui s'est dite scandalisée par la hausse exponentielle du coût de ce traitement jouissant d'un quasi-monopole aux États-Unis.

Le procureur de l'État de New York, qui a ouvert une enquête, accuse Mylan d'avoir introduit des clauses potentiellement anticoncurrentielles dans les contrats de ventes de l'EpiPen.

En attendant, l'accord conclu vendredi va avoir des répercussions sur les résultats financiers de Mylan, qui a annoncé dans la foulée un abaissement de ses prévisions de bénéfices.

Le débat sur le prix des médicaments fait rage depuis plusieurs mois aux États-Unis et plusieurs auditions ont déjà été organisées au Congrès sur ce thème.

Les laboratoires Turing avaient notamment augmenté il y a un an de quelque 5000% le prix d'un médicament, le Daraprim, utilisé contre le paludisme et des co-infections du sida.