La bataille attendue n'aura finalement pas eu lieu. L'assemblée générale des actionnaires d'Ubisoft s'est conclue, ce jeudi à Paris, sans que le conglomérat Vivendi dépose de proposition pour s'installer au conseil d'administration.

La date de cette assemblée était inscrite en gros dans l'agenda de la direction d'Ubisoft depuis près d'un an, quand Vivendi a commencé à grimper dans son actionnariat. Le géant français détient présentement environ 22,7% des actions d'Ubisoft, au dernier décompte, et cette dernière craignait de devoir l'accueillir à son conseil d'administration.

L'actionnaire dominant de Vivendi, Vincent Bolloré, s'est fait connaître en France en réalisant des acquisitions ou des prises de contrôle hostiles. Son entrée au conseil d'administration aurait pu signifier le début d'une telle prise de contrôle, comme l'a signifié pour Havas et Telecom Italia, notamment.

La possibilité d'un vote difficile s'est dégonflée rapidement quand il est apparu que M. Bolloré ne participait pas lui-même à l'assemblée. Vivendi n'avait pas préalablement fait inscrire de proposition de nomination à l'ordre du jour, mais gardait la possibilité d'en déposer une séance tenante. Elle ne l'a pas fait.

Au cours des derniers mois, la direction d'Ubisoft avait mis en place plusieurs mesures pour tenter de s'assurer de rallier la majorité des voix en cas de vote difficile. Il semble que ses efforts aient porté leurs fruits.

Des propositions pour le renouvellement du mandat au conseil d'administration du PDG Yves Guillemot et de son frère Christian ont été acceptées, de même que l'ajout de deux nouvelles administratrices indépendantes. Seule celle du PDG a rallié une certaine forme d'opposition, avec environ 10% de votes « contre ».

La bataille n'est toutefois pas terminée pour Ubisoft. À court terme, Vivendi conserve la possibilité de lancer une offre d'achat hostile. Cette option n'est toutefois pas considérée comme très probable par les marchés financiers. Elle pourrait aussi revenir à la charge lors de la prochaine assemblée générale des actionnaires, dans un an.