La société de biotechnologie montréalaise Caprion Biosciences fait l'acquisition d'un laboratoire belge, Immunehealth.

« Ça faisait au moins un an qu'on envisageait une acquisition en Europe, explique Martin Leblanc, PDG et cofondateur de Caprion. On a eu une réelle opportunité en début d'année avec Immunehealth. On a de plus en plus de demandes de tests sur des échantillons frais plutôt que congelés, dans le domaine de l'immuno-oncologie. L'intégrité des échantillons frais est compromise si on dépasse 24-36 h. On peut bien servir le marché américain depuis Montréal, mais c'est trop compliqué pour l'Europe. En plus, beaucoup de clients commençaient à exiger qu'on ait un laboratoire aussi en Europe. Il y avait un risque de plafonnement à l'horizon. »

L'acquisition d'Immunhealth, situé à Gosselies, près de Charleroi, fera grimper les effectifs de Caprion à 120 employés. Le montant de la transaction n'a pas été dévoilé, ni le chiffre d'affaires d'Immunehealth.

Caprion a été fondée en 2000 pour miser sur la montée de l'analyse protéomique, le profil des protéines de chaque patient, pour personnaliser les traitements. C'était la deuxième société de biotechnologie que fondait M. Leblanc, un économiste qui auparavant travaillait chez McKinsey. En 2007, Caprion a été scindée en deux : ses activités de recherche pharmaceutique ont été regroupées dans la société Thallion alors que Caprion se recentrait sur l'analyse protéomique. Depuis quelques années, Caprion fait beaucoup de tests pour des recherches pharmaceutiques en immuno-oncologie, pour trouver des cibles sur les tumeurs que peut cibler le système immunitaire.

L'été dernier, le principal investisseur de Caprion, un fonds d'investissement privé américain, a vendu sa participation majoritaire à un fonds britannique, GHO Capital (Global Health Opportunities), encore une fois pour une somme qui n'a pas été dévoilée.

« C'est la troisième fois que Caprion est détenue par un fonds de ce genre, dit M. Leblanc. Il faudrait à un moment donné développer ce genre de fonds au Canada, parce que c'est une opportunité manquée pour nos sièges sociaux et que si on veut faire des acquisitions pour croître, il faut être bien capitalisé. »

Le siège social de Caprion déménagera-t-il à Londres ? « Non, parce que GHO n'a pas d'opérations, dit M. Leblanc. Mais si on avait été achetés par une firme qui a beaucoup d'opérations de recherche à contrat, elle aurait peut-être voulu déménager nos opérations. »

Immunehealth a été fondée il y a près de 10 ans par l'Université de Lille et un « partenaire industriel » qui n'était pas actionnaire, mais client. « Pendant plusieurs années, il y avait de la recherche qui se faisait, en grande partie avec ce partenaire industriel, qui, au cours des années, a reçu beaucoup de financement de la Communauté européenne, dit M. Leblanc. Ils ont réalisé après un certain temps qu'il était difficile de maintenir les niveaux d'activité et se sont dotés d'une mission plus commerciale, pour devenir une compagnie de recherche à contrat. Mais ce n'était pas la mission de l'université, qui a lancé un processus ouvert de sollicitation d'offres. Pour une petite entreprise de la taille d'Immunehealth, il était difficile de faire le développement d'affaires. » M. Leblanc pense pouvoir augmenter le volume d'affaires en provenance du « partenaire industriel » d'Immunehealth, qui a diminué ces derniers temps.

EN CHIFFRES

30 millions

Chiffre d'affaires de Caprion avant l'acquisition d'Immunehealth

De 105 à 110 employés 

Effectifs de Caprion avant l'acquisition d'Immunehealth

Source : Caprion