Le groupe informatique américain Hewlett Packard Enterprise (HPE) continue à se démanteler, avec l'annonce mercredi de la scission d'activités dans les logiciels considérées comme ne faisant plus partie de son coeur de métier.

Ces activités vont être fusionnées avec la société britannique Micro Focus, dans une transaction valorisée à environ 8,8 milliards de dollars, a précisé HPE dans son communiqué.

L'opération «créera l'une des plus grandes entreprises de logiciels dans le monde», a souligné sa patronne Meg Whitman, dans un message publié sur le site du groupe, se disant persuadée que ces activités généreraient davantage de valeur au sein d'une entreprise plus spécialisée.

L'intégration à Micro Focus «garantira des niveaux d'investissement plus élevés sur des secteurs en croissance comme l'analyse de grandes quantités de données ou la sécurité, tout en maintenant une plateforme stable pour des produits logiciels essentiels, sur lesquels nos clients comptent», a-t-elle fait valoir.

HPE est déjà issu de la scission l'an dernier du géant Hewlett Packard, dont il avait conservé les activités de services ou à destination des entreprises. Les activités historiques du groupe dans les PC et les imprimantes dépendent aujourd'hui d'une autre entreprise, HP Inc.

Meg Whitman, qui dirigeait HP avant de prendre la tête de HPE, a depuis poursuivi sa stratégie de recentrage.

Elle a déjà annoncé en mai la scission des services informatiques à destination des entreprises, qui doivent être fusionnés d'ici fin mars avec une autre société américaine, CSC. Cette division héberge notamment des activités héritées d'une acquisition coûteuse et controversée remontant à 2008, celle d'Electronic Data System (EDS).

La branche Logiciels de HPE avait été construite essentiellement à coup d'acquisitions, dont celle également très controversée en 2011 de la société britannique Autonomy, qui avait par la suite été accusée d'avoir truqué ses comptes et avait obligé son nouveau propriétaire à passer près de 9 milliards de dollars de dépréciations dans ses propres comptes.

Les activités dans les logiciels ne font pas partie du coeur de métier et leurs performances ne sont pas très bonnes, puisque HPE se classe seulement 10e sur ce marché avec une part de seulement 1% environ, loin derrière des concurrents comme Oracle, IBM ou Microsoft, soulignait Credit Suisse dans une note la semaine dernière. La banque relevait en outre que la cession permettrait de récupérer une grande partie des pertes liées à Autonomy.