À l'étroit dans les locaux actuels de Stingray, dans le Vieux-Montréal, les quelque 300 employés du siège social de l'entreprise spécialisée dans les services musicaux seront bientôt un peu plus à l'aise pour travailler.

Stingray annoncera à l'automne que la superficie de ses bureaux va tripler. Dans quelques mois, les employés de l'entreprise pourront s'installer dans l'édifice actuellement en construction à côté du siège social, situé au coin des rues Wellington et Queen.

« Nous occuperons six des huit étages de ce nouvel immeuble tout en continuant d'occuper les trois étages où nous sommes présentement installés », a indiqué à La Presse le PDG Eric Boyko.

L'agrandissement des bureaux de Stingray permettra aux employés d'avoir plus d'espace, mais la décision d'agrandir est aussi prise dans le but d'augmenter l'effectif au cours des prochaines années. L'entreprise est en croissance, et le plan d'affaires continue de prévoir de quatre à cinq acquisitions par année. Deux acquisitions ont d'ailleurs été réalisées durant le trimestre terminé à la fin du mois de juin. Stingray continuera par ailleurs d'être locataire de ses bureaux.

Une première assemblée festive

Stingray vient tout juste de terminer sa première année complète en Bourse, et la direction avait organisé en fin de matinée hier sa toute première assemblée annuelle d'actionnaires. Les employés composaient l'essentiel des 350 personnes s'étant déplacées au Belvédère du Centre des sciences, dans le Vieux-Port de Montréal. Une Corvette Stingray de couleur bleue avait même été stationnée à l'entrée de la salle. Au terme de l'assemblée, qui a duré une trentaine de minutes, un buffet, du vin et du champagne étaient offerts. Évidemment, de la musique agrémentait l'ambiance. « Puisque la location de la salle coûte 12 000 $, on a organisé le party d'été de Stingray après l'assemblée pour amortir les frais sur deux événements », a blagué Eric Boyko en début d'assemblée.

Le prochain CGI ou Couche-Tard

Durant le discours d'une quinzaine de minutes qu'il a livré aux actionnaires et aux employés présents, l'entrepreneur montréalais d'origine ukrainienne a affirmé que Stingray avait le potentiel pour devenir le prochain Couche-Tard ou CGI du Québec. Pour appuyer ses dires, il a souligné que les investisseurs devraient avoir trois choses à l'oeil. Il faut d'abord s'assurer que les revenus récurrents augmentent d'année en année. Il faut ensuite voir si les acquisitions peuvent ajouter au moins 5 millions additionnels par année au bénéfice brut. Et enfin, il faut maintenir une hausse annuelle des revenus à l'interne de l'ordre de 5 à 8 %.

Le Costco de la musique

Eric Boyko se dit convaincu que le modèle d'affaires de Stingray - offrir de la musique en continu - est durable et rentable même s'il ne permet pas aux utilisateurs de choisir leurs morceaux comme c'est le cas chez Apple Music et Spotify. « Il n'y a rien qui bat la possibilité de choisir ses chansons. Mais 92 % des gens sont heureux d'écouter de la musique en continu. La plupart des gens qui écoutent du jazz ne connaissent pas 20 chansons. Notre approche, c'est d'être le Costco ou le Walmart de la musique. C'est bien d'être un magasin Gucci ou un magasin Hermès. Mais 92 % des gens vont chez Costco et Walmart, et c'est ce qu'on veut être. »

Bonification du dividende

Pour la deuxième fois depuis le début de l'année, Stingray a annoncé hier une bonification de son dividende. Les revenus ont augmenté de 23 %, à 25 millions. Près de 90 % des revenus du trimestre sont qualifiés de récurrents. « Le haut niveau de revenus récurrents est un élément majeur de notre modèle d'affaires parce qu'il offre une stabilité. Nous anticipons que le niveau de revenus récurrents continuera de se situer dans une fourchette de 85 à 90 % pour les années à venir », a indiqué le chef des finances, Jean-Pierre Trahan. 

Les investisseurs ont bien réagi aux résultats. L'action de Stingray s'est appréciée de 6 % hier à la Bourse de Toronto.

Infographie La Presse