Une grève de 24 heures des 267 syndiqués de la compagnie de produits pharmaceutiques Sandoz Canada a été déclenchée mardi matin à l'usine de Boucherville.

Sandoz, un important producteur de produits génériques, assure toutefois qu'il n'y aura pas de pénurie des médicaments injectables produits à son usine de Montérégie.

«Du côté des inventaires on est corrects. Nos clients et les patients n'ont pas à s'inquiéter», a indiqué la directrice des communications chez Sandoz Canada, Annick Lambert, en entrevue avec La Presse Canadienne.

La compagnie a tout de même pris des mesures de contingentement. «On a mis en place notre système d'allocation proactif, que l'on utilise en période de vacances», a-t-elle précisé.

«Les clients continuent à passer leurs commandes et elles sont acceptées sur la base des historiques d'achat», a ajouté Mme Lambert, tout en reconnaissant que l'arrêt de travail a pris la pharmaceutique de court.

«Ça fait 30 ans que nous avons toujours eu une paix industrielle avec nos employés. Pour nous c'est une surprise parce que mercredi et jeudi (dernier) nous étions en session de travail avec le syndicat», a-t-elle indiqué, ajoutant que l'employeur était toujours disponible pour négocier.

Le syndicat estime, pour sa part, que cette disponibilité doit se traduire par autre chose qu'une présence à la table, c'est-à-dire un progrès dans les pourparlers.

«On a 35 séances de négociation derrière la cravate et ça n'a pas avancé suffisamment», a indiqué à La Presse Canadienne le porte-parole des Teamsters, Stéphane Lacroix.

«On est à mi-chemin entre une entente et un désaccord complet, mais comme ça fait 35 séances de négociation depuis l'automne, on trouve que ça commence à être long», a-t-il ajouté.

Les points de discorde sont l'ancienneté, la formation des travailleurs et les salaires. Les employés se plaignent aussi d'une forte augmentation de tâches en raison de normes de plus en plus complexes et sévères imposées par les autorités réglementaires canadienne et américaine.

«Ce resserrement des règlements est tout à fait correct pour assurer le bien-être et la sécurité des patients, mais ça met une pression considérable sur nos membres. C'est un travail qui est très exigeant dans la mesure où on n'a pas droit à l'erreur dans ces usines-là», a fait valoir le syndicaliste.

L'arrêt de travail de 24 heures se voulait un coup de semonce en vue de faire progresser les pourparlers à la suite d'un dépôt d'offres patronales jugées décevantes, vendredi dernier.

«On nous offre des augmentations de salaire faméliques, alors que ces travailleurs font un boulot qui n'est pas facile. C'est perçu presque comme une gifle au visage», a dit M. Lacroix.

La convention collective des employés de Sandoz est échue depuis le 31 décembre.

Les syndiqués ont voté à 91 pour cent en faveur d'une grève générale illimitée à être déclenchée au moment jugé opportun.