Les négociations pour renouveler la convention collective des réalisateurs de Radio-Canada sont dans une impasse. Au cours des derniers jours, le syndicat et la direction de la société d'État ont déposé des plaintes devant le Conseil canadien des relations industrielles pour dénoncer la « mauvaise foi » de l'autre partie.

Les pourparlers ont débuté en septembre dernier, mais il n'y aurait eu aucune avancée à la table des négociations, et ce, malgréla présence récente d'un médiateur, nous ont affirmé plusieurs sources. La direction de Radio-Canada a confirmé ces informations jeudi.

« Depuis le début de la négociation au mois de septembre dernier, plus d'une quinzaine de rencontres ont eu lieu, dont cinq en présence de conciliateurs nommés à la demande de Radio-Canada par la ministre de l'Emploi, du Développement de la main-d'oeuvre et du Travail du Canada. Aucune avancée n'a été réalisée. Nous sommes en médiation depuis le 27 avril dernier. Notre volonté à la table demeure : nous voulons discuter et négocier de façon constructive et ouverte pour convenir d'une nouvelle convention collective », a indiqué Radio-Canada dans un courriel envoyé à La Presse.

Selon la partie patronale, Radio-Canada serait en droit de décréter un lockout depuis le 15 mai dernier, « soit 21 jours après la fin du processus de conciliation ». De leur côté, les réalisateurs auraient aussi le droit de recourir à la grève.

Selon des sources syndicales, la direction de Radio-Canada voudrait faire « table rase » de la dernière convention collective dans le cadre des négociations. Dans les coulisses la tension est palpable : certains réalisateurs parlent même de « coupe à blanc ». Le déploiement de la stratégie numérique serait aussi au coeur des négociations, nous a-t-on indiqué.

« Plusieurs dates de rencontre sont prévues d'ici le 23 juin », a indiqué pour sa part Radio-Canada, refusant de commenter davantage ce dossier.