La croissance économique aux États-Unis a ralenti plus sévèrement que prévu au 1er trimestre, marquée par une décélération des dépenses des consommateurs et une chute des investissements des entreprises, selon la première estimation du département du Commerce publiée jeudi.

Le Produit intérieur brut (PIB) américain n'a progressé que de 0,5% de janvier à mars, en rythme annualisé et données corrigées des variations saisonnières. C'est la plus faible expansion depuis l'hiver 2014.

Ce chiffre a déçu les analystes qui tablaient dans leur prévision médiane sur +0,9%, après une croissance modérée de 1,4% au dernier trimestre 2015.

«Le ralentissement de la croissance reflète une chute plus prononcée des investissements non résidentiels, une décélération des dépenses de consommateurs, un recul des dépenses fédérales et des importations devenues positives», a souligné le gouvernement dans un communiqué.

Les dépenses des consommateurs, qui sont le moteur traditionnel de l'économie américaine, n'ont avancé que de 1,9%, leur plus faible progression depuis le 1er trimestre 2015. Le ralentissement est frappant sur les achats de biens qui ont stagné (+0,1%), reflétant notamment l'atonie des prix et inscrivant la plus mauvaise performance en presque cinq ans.

L'autre mauvaise nouvelle est la chute des investissements des entreprises (-5,9%), le rythme le plus bas depuis le 2e trimestre 2009, en pleine récession. Elle est particulièrement flagrante dans l'industrie extractive déprimée par les faibles prix du pétrole, avec une chute de 86% des investissements, la plus sévère jamais enregistrée, a indiqué une statisticienne.

Les industriels ont aussi moins investi dans les stocks.

Les exportations ont poursuivi leur retrait (-2,6%), handicapées par un dollar fort tandis que les importations ont légèrement progressé (+0,2%), ce qui pèse sur le PIB.

Les dépenses de l'État fédéral sont reparties à la baisse à -1,6%.

Au rang des points forts, le marché immobilier, à travers les dépenses résidentielles, a fait un bond de 14,8%, le rythme de croissance le plus fort depuis la fin 2012.

La Réserve fédérale (Fed) qui a maintenu ses taux d'intérêt inchangés mercredi, a prévenu que la croissance avait ralenti, notant l'affaiblissement des dépenses des ménages et des exportations. Mais elle a assuré qu'à l'avenir, l'activité économique allait «croître de façon modérée».

Le gouvernement publiera le 27 mai sa deuxième estimation de la croissance au 1er trimestre.