Les rumeurs entourant l'identité de celui qui pourrait prendre les rênes de Valeant semblaient satisfaire vendredi les investisseurs de la pharmaceutique plongée dans la tourmente.

Différents médias avancent que l'entreprise établie à Laval serait sur le point de s'entendre avec l'actuel président et chef de la direction du géant pharmaceutique Perrigo, Joseph C. Papa.

L'embauche du successeur potentiel de Michael Pearson - dont le départ avait été annoncé le mois dernier - aux commandes de Valeant pourrait même être annoncée la semaine prochaine. Les deux entreprises ont refusé de commenter.

Cela n'a toutefois pas empêché le titre de l'entreprise de bondir de 7,3 %, ou 3,10 $, pour clôturer à 45,57 $, vendredi, à la Bourse de Toronto.

Malgré son expérience limitée en matière de fusions et acquisitions - une stratégie au coeur du modèle d'affaires de Valeant - le résumé de M. Papa parle de lui-même, selon Douglas Miehm, de RBC Marchés des capitaux.

«M. Papa est arrivé chez Perrigo en 2006 alors que l'action valait moins de 20 $ et depuis, elle se négocie à environ 129 $», souligne l'analyste dans une note envoyée par courriel.

L'analyste de RBC Marchés des capitaux estime aussi que le grand patron de Perrigo serait en mesure de rétablir la réputation de Valeant qui a été sérieusement entachée au cours des derniers mois.

M. Miehm souligne par ailleurs que M. Papa a été capable de faire rejeter l'offre hostile présentée par le fabricant de médicaments génériques Mylan l'an dernier.

La pharmaceutique fait l'objet de critiques virulentes aux États-Unis dans le cadre de sa stratégie qui repose sur l'acquisition de droits sur de plus vieux médicaments et sur la hausse de leur prix une fois leur rachat complété.

Elle est également visée par trois enquêtes au sujet de sa comptabilité et de ses pratiques d'affaires.

La publication des résultats a été reportée en raison d'une révision des pratiques comptables de l'entreprise et des précédents rapports financiers ayant comporté des chiffres erronés. L'entreprise croit pouvoir y parvenir avant le 29 avril.

De plus, M. Pearson doit témoigner la semaine prochaine devant un comité du Sénat américain qui enquête sur le bond des prix de médicaments d'ordonnance.

Celui-ci avait préalablement refusé de se plier à une assignation à témoigner par le Congrès, pour finalement changer son fusil d'épaule.

Mises en demeure de créanciers

Valeant a reçu des mises en demeure de ses créanciers pour avoir manqué à ses obligations légales de publication de ses comptes annuels dans les délais impartis, remettant ainsi en cause les conditions de sa ligne de crédit, a indiqué vendredi le groupe pharmaceutique canadien.

Ces mises en demeure portent sur quatre types d'emprunts dont les taux varient de 5,375% à 7,5% et qui viennent à échéance entre 2020 et 2022.

Selon un communiqué de Valeant, à partir de la réception des mises en demeure, l'entreprise a 60 jours pour déposer ses documents officiels, soit jusqu'au 21 juin.

Le laboratoire a toutefois assuré être en cours de finalisation de certification de ses comptes pour l'exercice clos le 31 décembre 2015 et être «dans les temps pour les déposer avant ou à la date du 29 avril».

Le groupe avait reçu il y a dix jours une première mise en demeure d'un créancier portant sur des emprunts au taux de 5,5% à échéance 2023.

Début avril, Valeant avait annoncé avoir obtenu l'accord d'une majorité de créanciers permettant de déroger aux conditions de publication des résultats jusqu'à fin mai.

L'action Valeant a bondi vendredi en Bourse après des informations de presse sur l'identité de son prochain PDG. Selon le Wall Street Journal, Valeant serait sur le point de s'entendre avec l'actuel patron de la société pharmaceutique Perrigo, Joseph Papa, pour remplacer son PDG emblématique Michael Pearson qui a annoncé son départ fin mars. L'action a pris près de 8% à New York, à 35,98 dollars.

Le laboratoire a vu sa capitalisation boursière dégringoler pour passer de plus de 90 milliards de dollars l'été dernier à 11 milliards actuellement après la révélation l'automne dernier de possibles manipulations comptables entre Valeant et son ancien distributeur américain Philidor.

Un comité spécial mis en place par Valeant pour examiner ses comptes avait toutefois assuré récemment ne pas avoir trouvé d'autres erreurs comptables que les 58 millions de dollars de ventes enregistrées à tort puisque les médicaments avaient été simplement livrés à Philidor mais non vendus aux clients.

- Avec AFP

Valeant: mises en demeure de créanciers pour défaut d'obligations légales

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