Pour la première fois depuis le début du choc pétrolier, la Banque du Canada se montre encouragée par les perspectives économiques moins sombres qui se profilent au Canada.

«La progression du PIB au premier trimestre semble avoir fait montre d'une vigueur inattendue, mais cette vigueur tient en partie à des facteurs temporaires, et ce mouvement devrait s'inverser au deuxième trimestre, lit-on dans le communiqué où elle annonce la reconduction à 0,5% de son taux directeur. Quoi qu'il en soit, il semble que les forces positives à l'oeuvre au sein de l'économie commencent à l'emporter sur les forces négatives.»

Le nouveau scénario économique contenu dans le Rapport sur la politique monétaire (RPM) projette que le rythme annualisé d'expansion a été de 2,8% de janvier à mars. Dans l'édition de janvier, la Banque avait projeté 1,0% seulement. À 2,8%, l'estimation de la Banque se trouve néanmoins en deçà de la prévision moyenne des économistes du secteur financier qui se situe un peu au-dessus de la barre de 3%.

La Banque s'attend à une décélération printanière à 1% environ avant une nouvelle accélération à compter de l'été. Au final, elle projette désormais un rythme d'expansion de 1,7% pour 2016, soit trois dixièmes de plus qu'en janvier.

Pour 2017, elle projette 2,3%, soit une coche de moins qu'en janvier.

Dans son nouveau scénario, la Banque incorpore les éléments du budget fédéral présenté le 22 mars. Pour l'ensemble de 2016, ils devraient ajouter 0,5 point de pourcentage au rythme d'expansion; pour  2017, ce sera 0,6 point. L'effet du budget se reflétera dans la contribution des administrations publiques et dans les dépenses de consommation puisque l'augmentation des dépenses fédérales se situe à la fois dans les infrastructures et dans les transferts aux ménages.

La Banque rappelle que son estimation ne colle pas exactement à celle du ministère des Finances en raison des différences de période. Ottawa travaille sur les années fiscales, la Banque sur les années calendaires.

Les perspectives en matière d'inflation restent peu changées par rapport à celles de janvier. L'indice des prix à la consommation (IPC) devrait revenir à la cible de 2% au deuxième semestre de l'an prochain seulement tandis que l'IPC de référence oscillera près de la cible durant toute la période de projection qui s'étend jusqu'à 2018.

La Banque a aussi révisé à la baisse le potentiel de croissance de l'économie canadienne pour mieux intégrer les effets du vieillissement de la population et des faibles gains de productivité qui résultent de la baisse généralisée des investissements des entreprises.

Tout en rappelant qu'il existe une grande incertitude dans l'évaluation de cette mesure, la Banque l'estime à 1,5% seulement d'ici 2018 et à 1,6% pour les années suivantes.

En conséquence, l'économie devrait fonctionner à pleine capacité au deuxième semestre de l'an prochain, soit quelques mois plus tôt que ce qu'elle avait estimé en janvier.

La prochaine date de fixation du taux directeur est le 25 mai.