Même si les Canadiens souhaitent un accès internet rapide partout au pays, cela ne signifie pas qu'il sera garanti par l'organisme réglementaire responsable des télécommunications canadiennes.

Le président du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC), Jean-Pierre Blais, dit que même si son organisme juge que certaines vitesses ou niveaux de service ne sont pas idéals, cela ne signifie pas que des actions réglementaires seront prises pour s'assurer qu'un meilleur accès soit disponible à tous.

Le CRTC entreprend lundi trois semaines d'audiences sur les services de télécommunications «que les Canadiens considèrent comme nécessaires pour participer à l'économie numérique».

L'organisme demande notamment aux citoyens si les prix des services de télécommunications devraient être semblables dans les zones urbaines et non urbaines, et quelles sont les vitesses de téléchargement et de téléversement nécessaires pour répondre aux besoins des Canadiens.

Le processus de consultation vise aussi à savoir si l'Internet haute-vitesse devrait être un service de base et ce que cela signifierait.

Actuellement, les services de base de télécommunications comprennent: un service local de ligne téléphonique individuelle avec capacité «Touch-Tone» et un lien Internet à faible vitesse aux tarifs locaux, l'accès au réseau interurbain, aux services de téléphonistes et d'assistance-annuaire, aux services d'urgence ainsi qu'au service de relais de message vocal et, sur demande, une copie imprimée du dernier annuaire téléphonique local.

M. Blais a indiqué qu'il reviendra aux intervenants de démontrer pour le CRTC devrait intervenir et aussi pourquoi les seules lois du marché ne suffiraient pas à forcer les fournisseurs à assurer un service adéquat partout au pays.

«Comme il est crucial de ne pas confondre «désir et besoin', le CRTC demande aux parties d'adopter une approche objective basée sur les faits, a déclaré M. Blais dans son allocation d'ouverture, peu avant le début des audiences.

«Il convient également de garder en tête qu'une vitesse cible ou un niveau donné que le CRTC, au cours de l'audience, estimerait idéal ou bonne mesure du succès ne serait pas garant d'une intervention réglementaire en ce sens», a-t-il précisé d'entrée de jeu.

Au début de la dernière année, 96 pour cent des Canadiens avaient accès à l'Internet à une vitesse de téléchargement d'au moins cinq mégabits par seconde, selon le CRTC.

Environ quatre pour cent de la population - toujours des centaines de milliers de foyers et de places d'affaires - n'avaient pas accès à de telles vitesses.

Et plusieurs ne peuvent se le permettre, disent des groupes de défense des droits.

Une étude publiée en février par ACORN Canada a indiqué que de nombreux Canadiens à faibles revenus doivent choisir entre l'Internet, acheter de la nourriture ou payer le loyer.

«L'Internet joue un rôle important dans la vie de tous les jours des travailleurs à faibles revenus», affirme l'étude.

«Les coûts élevés d'obtention d'un accès Internet à haute vitesse pour la maison peut mener à des difficultés indues», a déclaré l'organisation, qui représente des familles à revenus faibles et modérés, et qui prétend avoir 70 000 membres dans neuf villes.

Le groupe demande au CRTC d'imposer l'offre d'Internet à haute vitesse à 10 $ par mois pour les familles et les individus qui vivent en dessous du seuil de la pauvreté, qui, en 2013, était à 20 933 $ pour une personne et 41 866 $ pour une famille de quatre, après impôts.

Certains fournisseurs du pays offrent déjà le service à 9,99 $ par mois, sur une base limitée, à des foyers à faibles revenus.

Rogers, Compugen et Microsoft Canada ont commencé à offrir le taux réduit à certains logements communautaires à Toronto et Rogers a depuis étendu la disponibilité à d'autres secteurs.

Le dernier budget du gouvernement fédéral incluait de l'argent pour améliorer la disponibilité de l'Internet à haut débit des communautés isolées.