La quête de Valeant pour identifier son prochain chef de la direction pourrait bientôt connaître son dénouement, selon l'un de ses principaux actionnaires et membre du conseil d'administration.

L'investisseur engagé Bill Ackman croit que le successeur de Michael Pearson, dont le départ a été annoncé le 21 mars dernier, pourrait être désigné au cours des prochaines semaines.

«Je crois que c'est une question de semaines et non de mois, a-t-il dit mercredi au cours d'une conférence téléphonique. Il n'y a pas une liste de 100 candidats pour le poste.»

M. Ackman, qui détient une participation de 9 % dans Valeant par l'entremise de Pershing Square Capital, y est allé de cette remarque en discutant de la performance financière de son fonds d'investissement en plus d'aborder d'autres sujets.

Selon lui, la situation dans laquelle se trouve la pharmaceutique n'effraie pas les candidats potentiels pour le poste de chef de la direction.

«Le meilleur moment pour devenir le patron est lorsque les attentes sont extrêmement basses, a expliqué M. Ackman. C'est le cas avec Valeant. Néanmoins (l'entreprise possède) un impressionnant (portefeuille) d'actifs à long terme dans le secteur pharmaceutique, comme Bausch & Lomb.»

En après-midi, Valeant n'avait pas répondu aux questions de La Presse Canadienne entourant les commentaires de l'investisseur engagé.

Ardent défenseur de la controversée pharmaceutique, l'homme d'affaires bien connu a été nommé sur le conseil d'administration de la société la même journée où l'on confirmait que M. Pearson quitterait son poste une fois son remplaçant identifié.

L'action de Valeant a perdu plus de 85 % de sa valeur en Bourse depuis août dernier, notamment après que la société eut été accusée d'avoir procédé à des hausses de prix injustement élevées pour certains de ses médicaments. L'entreprise fait également l'objet d'une enquête de la Securities and Exchange Commission des États-Unis, des bureaux des procureurs généraux des États du Massachusetts et de New York, ainsi que du Congrès, dans le cadre de leurs enquêtes sur les hausses de prix de certains traitements.

Réitérant une fois de plus sa confiance à l'égard de l'entreprise, qui devrait bientôt être en mesure de tourner la page sur ces controverses, M. Ackman croit être capable de récupérer l'argent qu'il a perdu.

«Le déclin a été désastreux», a-t-il concédé.

M. Ackman a rappelé que la pharmaceutique devrait soumettre ses résultats financiers révisés pour l'exercice 2015 aux autorités réglementaires d'ici le 29 avril et que l'enquête interne au sujet de sa relation avec la défunte société de vente par correspondance Philidor n'a pas permis de découvrir de nouveau problème.

«Les investisseurs ont perdu confiance à l'endroit de la compagnie, en raison des questions entourant la gouvernance, a analysé M. Ackman. Au fur et à mesure que ces problèmes seront réglés, nous allons regagner leur confiance, ce qui devrait se refléter dans le prix de l'action.»

Dans la foulée des conclusions de cette enquête interne, le titre de Valeant a repris du poil de la bête. À la Bourse de Toronto, il a bondi mercredi de 7 $, soit 18,53 %, pour terminer la séance à 44,77 $.

Pour Pershing Square Capital - qui détient deux sièges au conseil de Valeant - les conclusions de l'enquête constituent une étape importante dans la réhabilitation de la réputation de la pharmaceutique.

«Les investisseurs seront rassurés de voir que (les cabinets) PricewaterhouseCoopers et Deloitte se sont penchés longuement sur les états financiers», a affirmé M. Ackman.

Entre-temps, la dégringolade boursière de Valeant a mis une pression considérable sur la performance financière de Pershing Square Capital, qui, en date du 1er avril dernier, affichait un rendement négatif de 25,6 %.

Reconnaissant des erreurs dans le cadre de l'investissement dans Valeant, M. Ackman a indiqué que la direction du fonds d'investissement avait dû procéder à un «examen introspectif».