Il est encore trop tôt pour savoir si les fournisseurs canadiens de services de télévision ont adhéré à la nouvelle philosophie imposée par le CRTC: offrir un service de base à 25 $ par mois maximum.

Mais le président du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC), Jean-Pierre Blais, rappelle qu'il a dans sa manche une arme de conviction massive: le prochain renouvellement de licence des distributeurs de contenu télé qui, dans la plupart des cas, viendra à échéance sous peu.

Depuis le 1er mars, les fournisseurs canadiens de services de télévision - par câble ou par satellite - doivent offrir aux consommateurs un «service de base» à 25 $ par mois maximum. Les distributeurs doivent aussi offrir d'ici décembre des bouquets de chaînes supplémentaires que le consommateur composera lui-même «à la carte».

Le CRTC a reçu depuis le 1er mars 600 plaintes de consommateurs concernant ces offres. Mais M. Blais refuse pour l'instant de dénoncer une entreprise, alors que le CRTC continue de surveiller attentivement la mise en oeuvre des nouvelles règles.

M. Blais rappelle que déjà, certains distributeurs ont modifié légèrement leurs offres, vraisemblablement pour se conformer aux règles ou pour satisfaire la clientèle.

Et le fardeau ne repose pas que sur les distributeurs, soutient M. Blais: le consommateur doit aussi faire ses devoirs, négocier de meilleures offres et être prêt à changer de fournisseur s'il le faut.

«Malheureusement, l'on doit parfois menacer de partir - c'est la seule façon de se faire entendre», a-t-il expliqué en entrevue, mardi, à l'issue d'une allocution prononcée à Toronto.

«C'est le seul moyen d'obtenir une meilleure offre - peut-être pour 12 mois seulement. Mais c'est la loi du marché, et c'est un marché très dynamique où (le consommateur peut) jouer un rôle pour tenter d'obtenir une meilleure offre.»