L'inflation annuelle canadienne a ralenti à 1,4 % en février, alors qu'elle était de 2,0 % en janvier, essentiellement en raison d'un recul des prix de l'essence.

Les prix à la pompe de l'essence ont plongé de 13,1 % sur un an et de 6,9 % par rapport à janvier, précisé vendredi Statistique Canada.

En excluant l'essence, l'indice des prix à la consommation de l'agence fédérale aurait progressé de 1,9 % le mois dernier.

L'inflation de base, qui exclut certains éléments dont les prix sont plus volatils, comme l'essence, s'est établie à 1,9 %, en baisse par rapport à 2,0 % le mois précédent.

Les aliments ont joué un rôle important dans les données de février, a précisé l'agence fédérale, comme lors des quelques derniers mois. Les consommateurs ont allongé 3,9 % de plus pour s'alimenter le mois dernier, par rapport à février 2015.

Mais certains indices permettaient de croire que les prix des aliments pourraient avoir terminé leur ascension vertigineuse.

Les prix de la viande ont enregistré en février leur plus petite hausse depuis janvier 2014, progressant de 1,6 % par rapport à l'an dernier. L'indice de la viande a aussi retraité de 0,1 % entre janvier et février.

De la même façon, l'indice des légumes frais a avancé de 17,2 % pendant les 12 derniers mois, mais il a retraité de 0,1 % par rapport à janvier. Les autres composantes alimentaires, incluant celles des fruits frais et des produits laitiers, ont progressé tant sur une base annuelle que mensuelle.

Plusieurs analystes ont noté que le rapport sur l'inflation pour le mois de février ne risquait pas de convaincre la Banque du Canada de modifier son taux d'intérêt directeur, actuellement à 0,5 %, compte tenu que l'inflation de base reste près de la cible de 2,0 % préconisée par la banque centrale.

«Mais avec le cours du pétrole maintenant en hausse, l'inflation d'ensemble va suivre une différente cadence et elle va vraisemblablement grimper au cours de l'année», a noté l'économiste Royce Mendes, de la Banque CIBC, dans un commentaire.

Les contrats à terme nord-américains pour le pétrole brut ont grimpé cette semaine au-dessus de la barre des 40 $ US le baril, tandis que le dollar canadien s'est échangé jeudi au-dessus des 77 cents US pour la première fois en quelques mois.

«La récente reprise des prix du pétrole et l'appréciation du dollar canadien, si elles sont soutenues, auront des impacts opposés sur l'inflation», a pour sa part observé l'économiste Josh Nye, de la Banque Royale.

Un huard plus vigoureux limiterait les pressions inflationnistes des importations, tandis que l'essence contribuerait davantage à la hausse générale des prix.

Dans l'ensemble, six des huit principales composantes de l'indice des prix à la consommation ont avancé.

L'indice du transport, qui comprend l'essence, a retraité de 0,5 % par rapport au mois de février 2015 et de 1,1 % par rapport à janvier. La composante des vêtements et des chaussures a pour sa part reculé de 1,3 % par rapport à il y a un an, mais elle a progressé de 1,4 % par rapport au mois de janvier.

Les économistes s'attendaient à ce que l'inflation d'ensemble du Canada soit de 1,5 %, et à ce que l'inflation de base se situe à 2,0 %.

Dans un rapport distinct, Statistique Canada a indiqué que les ventes des détaillants avaient été plus fortes que prévu en janvier, stimulées par les ventes de véhicules automobiles et de leurs pièces.

Dans l'ensemble, les ventes au détail ont progressé de 2,1 % pour se chiffrer à 44,2 milliards $ en janvier, comparativement à celles de 43,2 milliards $ de décembre.

Les véhicules automobiles et leurs pièces représentaient environ le quart des ventes au détail de janvier, avec une croissance de 4,8 % par rapport au mois de décembre, pour atteindre 11,6 milliards $.

Les ventes des détaillants ont progressé dans huit provinces en janvier, tandis qu'elles ont cédé 0,2 % en Alberta et 0,1 % à l'Île-du-Prince-Édouard par rapport au mois de décembre.