Le spécialiste américain des logiciels professionnels Oracle a résisté au dollar fort au troisième trimestre et continué de récolter les fruits de son offensive dans l'informatique dématérialisée (cloud).

Sur le trimestre clos fin février, troisième de l'exercice décalé du groupe, le bénéfice net accuse un recul de 14,1% à 2,14 milliards de dollars, selon un communiqué publié mardi.

Ce résultat se traduit par un bénéfice par action hors éléments exceptionnels, qui sert de référence à Wall Street, meilleur que prévu, à 64 cents quand les analystes n'anticipaient que 62 cents en moyenne.

Mais le chiffre d'affaires a quelque peu déçu en reculant de 3,4% à 9,01 milliards de dollars, en dessous des 9,12 milliards escomptés. A taux de changes constants, les revenus trimestriels ont néanmoins augmenté de 1%.

En décembre, Oracle visait un bénéfice par action compris entre 63 et 66 cents et une croissance organique de 0 à 3% du chiffre d'affaires.

Le dollar coûteux

Le recul trimestriel des revenus est dû principalement au renforcement du dollar face aux autres devises, qui a rogné les ventes réalisées à l'étranger une fois converties en billets verts, explique Oracle.

Les activités du «cloud» ont généré des recettes de 735 millions de dollars, en hausse de près de 40% sur un an, confortant le groupe dans sa stratégie de recentrage vers les services informatiques dématérialisés, en proposant à ses clients d'utiliser ses logiciels directement en ligne.

Les ventes de licences aux entreprises afin qu'elles installent et utilisent les logiciels du groupe directement sur leurs propres ordinateurs et serveurs représentent toutefois toujours la plus grosse part (70,5%) des revenus d'Oracle (-5% à 6,4 milliards de dollars ce trimestre).

Dans les échanges électroniques suivant la clôture de la Bourse de New York, l'action Oracle prenait 4,34% à 40,42 dollars vers 16 h 35, les investisseurs saluant notamment un nouveau plan de rachat d'actions de 10 milliards de dollars.

Pour le quatrième trimestre, la co-directrice générale Safra Catz a dit tabler sur un bénéfice par action compris entre 82 et 85 cents et une croissance du chiffre d'affaires entre 1 et 2% à taux de change constants. Les analystes anticipent un bénéfice par action de 82 cents en moyenne.

Le renchérissement du dollar devrait amputer les revenus de 2% et les bénéfices de 2 cents par titre, a prévenu Mme Catz cours d'une conférence avec les analystes, se voulant toutefois optimiste au-delà de l'exercice.

En effet, elle a fait savoir qu'Oracle tablait sur un bénéfice par action «très solide» pour le premier trimestre 2016/17 et sur un bond de 59% des revenus générés par le «cloud».