Les détaillants en pharmacie du Québec disent vouloir attendre les résultats des études sur le cannabis pour usage médical qui ont lieu sous la supervision d'instances de haut niveau avant de préparer la mise en marché de tels produits dans leurs établissements commerciaux.

C'est ce qui ressort de commentaires recueillis hier parmi les dirigeants d'organisations d'importance dans la marché pharmaceutique du Québec, comme le Groupe Jean Coutu et l'Ordre des pharmaciens, en réaction au reportage dans la presse d'affaires torontoise sur les démarches de développement de produits effectuées par le géant canadien Shoppers Drug Mart (Pharmaprix au Québec) auprès de producteurs de cannabis médical déjà homologués par Santé Canada.

Chez son concurrent québécois Jean Coutu, notamment, on affirme n'avoir encore « aucune démarche ou projet de commercialisation de produit de cannabis médical » dans ses priorités d'affaires courantes.

Néanmoins, mentionne sa porte-parole Hélène Bisson, le Groupe Jean Coutu garde un oeil sur la suite des études médicales et des discussions professionnelles sur le cannabis thérapeutique qui foisonnent dans les milieux pharmaceutique et médical.

«LES PHARMACIENS TRÈS BIEN PLACÉS»

Propos semblables d'intérêt teintés de réserve professionnelle du côté de l'Ordre des pharmaciens du Québec, qui fait toutefois la distinction entre les ordonnances de cannabis thérapeutique en milieu hospitalier, déjà en essai, et la commercialisation éventuelle en pharmacie de produits de cannabis thérapeutique.

« Sur le plan médical, les pharmaciens seraient très bien placés pour effectuer éventuellement la distribution en établissements commerciaux de produits de cannabis à des fins médicales ou pharmaceutiques », selon Manon Lambert, directrice générale de l'Ordre des pharmaciens du Québec.

Mais avant de permettre à ses membres de s'y commettre davantage, l'Ordre des pharmaciens veut attendre les résultats des analyses plus poussées sur l'usage médical du cannabis qui sont supervisées par le Collège des médecins du Québec et le Centre universitaire de santé McGill.